le directeur financier a utilisé les comptes pour doubler son salaire

le directeur financier a utilisé les comptes pour doubler son salaire
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Tribunal correctionnel de Blois

L’accord “verbal”, mais non paraphé sur le contrat, lui a coûté cher. Entre 2015 et 2016, le directeur administratif et financier d’une société comptable du Loir-et-Cher recevait, chaque mois, bien plus que le montant figurant sur sa fiche de salaire.

« Lorsque j’ai signé un avenant à mon contrat de travail pour devenir manager en janvier 2015, j’avais un accord verbal avec le patron et les RH. J’avais leur parole. Mon nouveau salaire devait être aligné sur le plus élevé de l’entreprise. »» a-t-il argumenté à la barre, mardi 26 mars 2024. Problème : la discussion salariale n’a donné lieu à aucun écrit.

Cette situation a duré jusqu’en mai 2016, date à laquelle l’homme a été licencié après un long arrêt de travail. Parallèlement, le patron et la DRH portent plainte contre lui pour abus de confiance et détournement de fonds.

“J’ai de la douleur et du ressentiment”

Huit ans plus tard, le tribunal correctionnel de Blois s’est penché sur ces rémunérations surévaluées, de l’ordre de 100 000 euros, selon les enquêteurs. Dans le compte bancaire du prévenu, les enquêteurs ont retrouvé, durant cette période, des dizaines de virements de plusieurs milliers d’euros provenant de l’entreprise qui l’employait, mais aussi d’une autre filiale, propriété de la maison mère. « Quand l’un n’avait pas les moyens de me payer, l’autre en avait. »

En juin 2015 par exemple, au lieu de recevoir les 6 504 € promis par la fiche de paie, il a reçu 9 000 €. Des mouvements bancaires réguliers qui portent son salaire annuel à environ 122 000 € contre les 60 000 € attendus. De la « remboursements d’honoraires et avances sur salaire » en corrélation avec « une juste rémunération » de son poste, a répondu l’homme de 48 ans.

« Quand je suis arrivé, leurs comptes étaient dans le rouge, j’ai beaucoup travaillé. Je me sens triste et plein de ressentiment face au temps qui s’est écoulé, après avoir sauvé des emplois. J’avais aussi vu des malversations financières, mais je me taisais”» a déploré celui qui vit depuis dans le sud de la France.

Un « abus » de position ?

Une question a intéressé le tribunal : la personne qui avait accès aux comptes des deux sociétés s’est-elle octroyée ces milliers d’euros supplémentaires, dans le dos du patron et des RH ? L’accusation en était certaine. « Il s’agit d’un détournement intentionnel, d’une tentative de dissimulation volontaire, notamment lorsque le libellé des virements change plusieurs fois de nom, mais aboutit sur son compte. Il était capable de gérer les paiements et de se payer lui-même. Il a abusé de sa position.a souligné Alexandre Kling.

Lui, comme l’avocat de la défense, Me Emmanuelle Fossier, regrettée “l’absence de partie civile” à l’audience. Leur seul point d’accord. Parce que la robe noire a alors schématisé le dossier en un « parole contre une autre ». « L’entreprise a pré-rempli la fiche fiscale de mon client sur son salaire de 120 000 € ! Ces montants ont été déclarés ! Quand on est comptable et qu’on veut détourner, on fait différemment… Il ne pouvait pas valider les fiches de paie sans l’accord des RH. Alors pendant un an, mon client a reçu le double de son salaire prévu et cela n’a alerté personne ! »a-t-elle plaisanté, demandant une libération.

Insuffisant pour convaincre le tribunal, qui a infligé au prévenu une amende de 30 000 € et une interdiction définitive d’exercer les fonctions de directeur financier.

 
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