Les États-Unis craignent que les subventions massives injectées par le gouvernement chinois dans les technologies, les énergies vertes, les véhicules électriques ou encore les batteries n’inondent le marché mondial de produits à bas prix, mettant en difficulté les entreprises de ces secteurs hors de Chine. . Janet Yellen a estimé vendredi que les subventions versées par Pékin à l’industrie représentaient “un risque pour la résilience économique mondiale”, en créant une “surcapacité” de production. Elle a déclaré avoir discuté de cette question pendant « plus de deux heures » samedi matin avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng.
Pékin a rejeté les préoccupations occidentales et a dénoncé le mois dernier une enquête de l’UE sur ses subventions aux véhicules électriques, la qualifiant de « protectionnisme ». Janet Yellen a laissé entendre samedi que des progrès avaient été réalisés entre les deux parties sur ce point. « Je pense que les Chinois réalisent à quel point nous sommes préoccupés par les implications de leur stratégie industrielle pour les États-Unis, par la possibilité d’inonder nos marchés de produits d’exportation avec lesquels les entreprises américaines ont du mal à rivaliser, et que d’autres pays ont les mêmes préoccupations. », a déclaré Janet Yellen.
Le problème prendra du temps à être résolu, mais accepter un dialogue « offre une manière structurée de continuer à s’écouter et de voir si nous pouvons trouver une voie à suivre tout en évitant les conflits », a-t-elle ajouté.
Direction Pékin
Janet Yellen devait ensuite se rendre à Pékin pour deux jours de discussions de haut niveau avec les dirigeants chinois. La visite de Janet Yellen, sa deuxième en Chine en un an, intervient au moment où Washington et Pékin sont en désaccord sur de nombreux sujets, comme l’accès aux technologies de pointe, l’avenir de Taïwan ou l’application vidéo TikTok. Le secrétaire américain au Trésor a également mis en garde samedi les entreprises chinoises qui aideraient la Russie dans sa guerre en Ukraine. Elle estime que « les entreprises, notamment chinoises, ne doivent pas fournir de soutien matériel à la guerre de la Russie contre l’Ukraine, ni à l’industrie de défense russe » et menace de « conséquences importantes » ceux qui le feraient.
“Nous avons été clairs avec la Chine sur le fait que nous considérons que la Russie bénéficie du soutien des biens que la Chine et les entreprises chinoises lui fournissent”, un sujet “sur lequel nous travaillons ensemble”, a déclaré Janet Yellen aux journalistes à Canton. Le communiqué du Trésor américain précise également que Pékin et Washington sont « déterminés à travailler ensemble sur les défis communs, notamment le financement climatique et les questions de dette dans les économies émergentes et à faible revenu ».
Les deux pays souhaitent également intensifier la lutte commune contre le blanchiment d’argent dans le cadre d’un « groupe de travail financier » bilatéral, avec une première réunion « dans les prochaines semaines ». Washington a appelé à plusieurs reprises Pékin à coopérer pour endiguer le trafic dévastateur de fentanyl, un opiacé de synthèse provenant souvent d’usines chinoises et vendu illégalement aux États-Unis.
Les présidents Biden et Xi ont convenu de coopérer sur cette question lors de leur sommet de novembre en Californie, ce qui a contribué à stabiliser quelque peu les relations bilatérales. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken devrait également se rendre en Chine dans les prochaines semaines, signe supplémentaire de la reprise des échanges commerciaux normaux entre les deux puissances.
