Trois semaines après le revers majeur que lui ont causé les syndicalistes, la direction d’Airbus au Canada pourra très bientôt mesurer si elle a réussi à rétablir des ponts avec les quelque 1 300 employés de son usine québécoise.
Convoqués en séance spéciale ce dimanche à Laval, les travailleurs responsables de la fabrication et de l’assemblage des fameux avions A220, anciennement les « C Series » de Bombardier, devront se prononcer sur les dernières offres patronales en vue de renouveler leur convention collective.
Sans accord depuis décembre, les syndiqués, représentés par l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (IAMAW), ont rejeté la première offre patronale, le 17 mars, par une majorité sans équivoque de 99,6 %. .
Le même jour, gonflés à bloc, les syndiqués présents ont également accordé un mandat de grève à leur syndicat dans une proportion de 98,6%. Depuis lors, à tout moment, leur comité de négociation aurait le pouvoir de déclencher une grève générale dès qu’il le jugerait approprié.
La productivité en baisse
En réponse, ces dernières semaines, la direction a, selon Reuters, réduit les heures supplémentaires des travailleurs. Leur baisse de productivité a également été constatée, due, dit-on, à une combinaison de facteurs, notamment des négociations bloquées et des ratés dans la chaîne d’approvisionnement.
Les augmentations de salaire, les primes de poste et d’affectation, les vacances, les horaires de travail, l’obtention des garanties d’emploi ainsi que le régime de retraite et d’assurance collective sont les principaux éléments de la négociation.
Benoît Schultz, président et chef de la direction d’Airbus Canada.
Photo gracieuseté de Sylvie-Ann Paré
Le PDG d’Airbus au Canada est Benoît Schultz, arrivé de France en 2021, et pourtant encore peu connu dans le milieu des affaires canadien. Il est arrivé pour remplacer Philippe Balducchi, qui avait repris les commandes de l’usine de Mirabel dès que Québec avait décidé de lui céder le programme « C Series » en 2018.
Airbus Canada souhaite rentabiliser le programme A220 d’ici 2026, en produisant en moyenne 14 avions par mois. En décembre 2022, sa cadence s’élevait à seulement six avions par mois.
Le recrutement et la rétention de sa main d’œuvre font partie des problèmes à résoudre pour se rapprocher de son objectif.
Au cours de l’année écoulée, l’action Airbus a augmenté de 33,16% en Bourse. Durant la même période, son concurrent direct Boeing a vu sa valeur chuter de 13,36%.
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