La Bourse de New York a ouvert en légère hausse vendredi, saluant sereinement un chiffre de création d’emplois très élevé qui pourrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à attendre avant une baisse de taux.
Vers 15H45 GMT, le Dow Jones gagnait 0,18%, l’indice Nasdaq gagnait 0,56% et l’indice plus large S&P 500 gagnait 0,44%.
L’économie américaine a créé 303.000 emplois en mars, selon le ministère du Travail, soit nettement plus que les 200.000 attendus par les économistes. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis mai 2023.
“Ces données montrent que l’économie américaine ne perd pas son élan”, a commenté Sophie Lund-Yates de Hargreaves Lansdown dans une note.
“C’est un pas dans la mauvaise direction et la Réserve fédérale (Fed) a encore plusieurs feux rouges qui bloquent la voie à une baisse des taux”, a-t-elle ajouté.
Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 45% au scénario incluant seulement deux baisses du taux directeur de la Fed cette année, contre moins de 20% il y a un mois.
Suite à la publication du rapport sur l’emploi, le rendement des obligations d’État américaines à 10 ans s’est approché de 4,40%, contre 4,30% la veille à la clôture.
Toutefois, les contrats à terme sur les principaux indices, dans le vert avant cette avalanche de chiffres, sont restés en hausse et la place new-yorkaise a ouvert en hausse.
“Je pense que le marché s’attendait à un chiffre encore plus élevé”, a déclaré Sam Stovall de CFRA, expliquant la réaction flegmatique des actions.
Les investisseurs relativisent également l’ampleur du chiffre principal, soit les 303 000 créations d’emplois, et notent que le salaire moyen n’a augmenté que de 0,3% sur un mois, conforme aux attentes.
Par ailleurs, le taux de participation au marché du travail de la population en âge de travailler a augmenté et se situe à son plus haut depuis novembre, un élément susceptible de rééquilibrer la relation entre l’offre et la demande.
Pour Chris Zaccarelli d’Independent Advisor Alliance, même si le chiffre des créations d’emplois est bien supérieur aux attentes, “cela pourrait être une bonne nouvelle pour les actions”.
“Dans la mesure où la consommation et les bénéfices des entreprises sont plus importants pour eux que le calendrier de la baisse des taux de la Fed, les actions ont une marge de hausse sur la base de ce rapport”, a-t-il détaillé.
Mais pour Sam Stovall, la solidité du marché du travail pourrait au contraire « renforcer la pression (sur les actions) et favoriser une correction qui se fait attendre depuis longtemps ».
En Bourse, le spécialiste des équipements de prévention des maladies cardiovasculaires Shockwave progresse (+1,71%) après l’annonce de son prochain rachat par Johnson & Johnson (-0,01%), pour environ 13,1 milliards de dollars. .
Les valeurs technologiques ont de nouveau été de bonne humeur, notamment Meta (+1,58%), dont le titre a bondi de plus de 45% depuis le début de l’année.
A l’inverse, le vétéran des semi-conducteurs Intel perdait encore du terrain (-2,05%), après avoir révélé mercredi une perte colossale dans son activité de fonderie, qui fabrique des puces conçues par d’autres. La valeur est à son plus bas niveau depuis près de six mois.
Cible des spéculateurs, le groupe de médias Trump Media and Technology Group (TMTG) est resté dans le rouge (-4,14%). Le titre a perdu plus de 40% depuis son pic de la semaine dernière, réduisant encore davantage la manne que Donald Trump pourrait récupérer s’il vendait ses actions.
L’éditeur spécialisé de logiciels de marketing HubSpot (+4,97%) était toujours recherché (+3,91%) après que l’agence Reuters a fait état jeudi d’un possible rachat par Alphabet.
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