« À terme, ces machines pourraient remplacer les rames de métro »

« À terme, ces machines pourraient remplacer les rames de métro »
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Les chiffres sont encore confidentiels. Mais une chose est sûre : la société wallonne Sonaca vient de signer un important contrat avec un acteur majeur de l’aviation du futur. L’élu s’appelle Wisk Areo, une start-up récemment rachetée par le géant aéronautique américain Boeing et qui est active dans ce qu’on appelle la mobilité aérienne urbaine. Concrètement, l’entreprise californienne développe des taxis volants autonomes à décollage et atterrissage verticaux électriques (eVTOL).

C’est un nouveau tournant pour Sonaca », se félicite Yves Delatte, le PDG de la société Gosselies. “Avec ce contrat, nous entrons véritablement dans le futur de l’aéronautique. Nous rêvions tous de piloter des taxis quand nous étions petits, notamment grâce au film Le Cinquième Élément, et c’est devenu une réalité”.

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Autre grande première pour la Sonaca, Wisk Aero lui a demandé de concevoir et fabriquer l’ensemble des ailes, ainsi que la queue, de son taxi volant de sixième génération. «Jusqu’à présent, nous fabriquions uniquement des pièces d’ailesrappelle M. Delatte. Nous franchissons une étape supplémentaire, d’autant que nous allons utiliser des technologies composites carbone. Nous recherchons ce type de matériel depuis vingt ans, grâce au soutien de la Région wallonne. Nous pourrons réaliser toutes ces années de travail.

Le futur taxi volant est également 100 % électrique. “A l’heure où beaucoup de gens « tapent » sur l’aviation, nous nous engageons dans un projet à la pointe de la décarbonation du secteur ». Le patron belge est certain d’avoir pris le bon wagon avec Wisk Aero. “Ce partenariat devrait durer des décennies. Il existe actuellement une quarantaine d’entreprises actives dans les taxis volants dans le monde, dont une dizaine sérieuses. Wisk Aero fait partie du Top 5, avec un avantage et un défi supplémentaire : il propose une solution autonome ».

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Si le taxi de sixième génération de Wisk, qui en est encore au stade de prototype, peut embarquer quatre personnes à son bord, aucune place n’est prévue pour un pilote. Les phases d’atterrissage et de décollage seront gérées à distance par un pilote placé dans un vertiport, du nom des futurs aéroports destinés aux taxis volants. “Cet opérateur humain supervisera l’intégralité du vol et pourra intervenir à tout moment en cas de problèmeprécise M. Delatte, selon qui le futur dispositif intègre «Le meilleur des deux mondes” un petit avion et un hélicoptère. “Le décollage et l’atterrissage verticaux augmentent les possibilités d’accès, notamment en milieu urbain, tandis que ses performances aéronautiques lui permettent d’être porté par l’aile plutôt que de devoir utiliser l’énergie d’un hélicoptère.. Quant à l’intérieur, il s’inspire de… l’automobile. “L’intérieur de la machine est très raffiné. C’est proche d’une Tesla Model 3 » .

La portée du Wisk Aero est de 144 kilomètres, « qui permet d’aller presque partout en Belgique». Dans un premier temps, ce type de déplacement devrait être réservé à une élite pour les déplacements interurbains, entre un aéroport et le centre d’une ville par exemple, comme cela devrait être le cas lors des Jeux olympiques de Paris cet été avec des machines conçues par l’allemand Volocopter. “Mais le véritable modèle poursuivi est celui du transport collectif.»insiste M. Delatte. On peut imaginer un certain nombre de taxis volants sur un circuit fermé, un tunnel aérien réservé à ce type de véhicule qui fonctionnerait en chaîne. Un peu comme un téléphérique sans câbles ».

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A terme, ces véhicules taxis ne seront plus l’équivalent d’une limousine mais d’une rame de métro qu’ils pourraient remplacer ».

Selon le PDG wallon, les taxis volants pourraient remplacer les transports publics. “On voit toutes les difficultés que rencontrent les villes pour construire de nouvelles lignes de métro ou de RER. Ces constructions ont également un coût écologique important. Il y a encore de la place dans le ciel. Les taxis volants apportent une réponse écologiquement durable aux transports de masse, avec des rotations aériennes non émettrices de CO2. A terme, ces véhicules taxis ne seront plus l’équivalent d’une limousine mais d’une rame de métro qu’ils pourraient remplacer..

Reste une grande inconnue : quand ce type de voyage deviendra-t-il une réalité ? « Je connais les projets de Wisk et la date prévue pour le premier vol et la commercialisation de leur avion, mais c’est un « secret défense ».», sourit M Delatte. Ce ne sera pas le cas dans vingt ans. Nous parlons de quelque chose de très concret. Nous avons déjà des pièces de fabrication dans nos usines. Ce projet créera 230 emplois, dont la majorité en Belgique. Il faudra également attendre le feu vert des autorités compétentes avant de pouvoir lancer ces petits engins dans les airs. « Jusqu’à présent, seule la Chine dispose de taxis volants certifiés, mais je sais que les autorités américaines et européennes travaillent dur pour rendre ce type de vol possible très prochainement. C’est un enjeu majeur pour la mobilité, mais aussi pour l’écologie».

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Aujourd’hui, vous seriez considéré comme fou si vous demandiez à quelqu’un de vous accompagner dans un ascenseur pour des raisons de sécurité. Avec l’avion, nous réaliserons la même évolution.

Voler sans pilote sera également un défi de taille. «C’est un saut technologique effrayant. Psychologiquement, nous sommes attachés au fait qu’il nous faut un pilote dans un avion. Mais un appareil est capable de voler de manière autonome en toute sécurité. Je dirais même que l’engin est plus rassurant que le pilote, car il ne bâille pas, ne s’endort pas, ne regarde pas son téléphone,… » Et Yves Delatte de faire le parallélisme avec les ascenseurs. « Lorsque les premiers ascenseurs ont été développés, il y avait un être humain à bord pour s’assurer que l’on s’arrêtait au bon étage et que tout fonctionnait correctement. Aujourd’hui, vous seriez considéré comme fou si vous demandiez à quelqu’un de vous accompagner dans un ascenseur pour des raisons de sécurité. Avec l’avion, on arrivera à la même évolution», conclut le patron de la Sonaca.

 
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