PARIS (Reuters) – Wall Street devrait connaître un léger rebond technique à l’ouverture vendredi, tandis que les Bourses européennes ont fortement chuté à mi-séance, corrigeant à leur tour après la forte baisse de la veille à New York, dans un contexte de la volatilité s’est accrue et les incertitudes sur la géopolitique et les taux, avant la publication du très attendu rapport sur l’emploi américain.
Les contrats à terme sur indices new-yorkais signalent un rebond de 0,15% pour le Dow Jones, de 0,27% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,31% pour le Nasdaq au lendemain d’une séance nettement dans le rouge marquée par des divergences entre responsables de la Réserve fédérale américaine ( Fed) sur l’évolution des taux directeurs.
A Paris, le CAC 40 abandonnait 1,41% à 8.036,57 points vers 11H15 GMT. A Francfort, le Dax a cédé 1,49% et à Londres, le FTSE a perdu 0,89%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a baissé de 1,07%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,48% et le Stoxx 600 de 1,12%.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 perd à ce stade 2,07% et le Stoxx 600 1,48% dans un contexte de hausse des taux longs en Europe et aux Etats-Unis sur fond de doutes sur le timing de l’assouplissement monétaire attendu des grands banques centrales.
Parmi les responsables de la Fed s’exprimant cette semaine, Neel Kashkari a déclaré jeudi que si l’inflation continue de stagner, une baisse des taux directeurs ne serait pas nécessaire, ce qui jette un froid sur les marchés qui anticipent trois réductions de loyers à partir de juin.
Les chiffres de l’évolution des salaires aux Etats-Unis, contenus dans le rapport mensuel sur l’emploi, prévu à 12h30 GMT, seront particulièrement surveillés à cet égard.
En attendant, la nervosité sur le marché ne s’est pas calmée puisque l’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis, qui a atteint jeudi un plus haut depuis le 1er novembre, est remonté, de 2,01%, à 16,68 points. . Son équivalent sur l’Eurostoxx 50 s’envole de 17,28%, à 16,05 points.
« Il existe des craintes sous-jacentes selon lesquelles la Réserve fédérale pourrait ne pas être en mesure de réduire ses taux trois fois, comme elle l’a indiqué. Un commentaire des responsables de la Fed… selon lequel qu’ils soient membres votants ou non, s’orientant vers une politique restrictive, rend le marché un peu nerveux », commente Fiona Cincotta, stratège chez City Index.
« Ajoutez à cela les tensions géopolitiques, cela perturbe aussi le marché. L’autre problème concerne les prix des matières premières », a-t-elle également souligné.
VALEURS EN EUROPE
Presque tous les grands secteurs du Stoxx 600 sont dans le rouge, les valeurs de croissance comme le luxe (-1,58%) et les nouvelles technologies (-1,25%) affichant certaines des plus fortes baisses.
Le secteur des loisirs et des transports (-1,73%) souffre également de la hausse des prix du pétrole.
Le risque géopolitique avec le conflit au Moyen-Orient et entre la Russie et l’Ukraine profite en revanche au secteur de l’énergie (+0,14%), permettant à TotalEnergies (+0,02%) d’être l’une des rares valeurs du CAC 40 dans le vert et que l’opérateur pétrolier Maurel&Prom (+2,68%) prenne la tête du SBF 120.
Du côté des entreprises, SoftwareOne a chuté de 0,95% après avoir annoncé que toutes les sociétés de proxy (proxy Advisory) avaient désormais rejoint le conseil d’administration du groupe informatique alors que ses fondateurs souhaitaient un remplacement de ce conseil suite au rejet l’année dernière d’une offre d’achat de Bain. .
TAUX
Le rendement du Trésor américain à dix ans a augmenté de 2,6 points de base à 4,3335 %, et celui à deux ans a augmenté d’environ deux points à 4,6604 % avant la publication du rapport du Trésor. Emploi américain pour le mois de mars.
“Les marchés seront probablement sensibles à toute surprise concernant les données sur l’emploi pour évaluer l’orientation de la politique monétaire”, souligne Charu Chanana, stratège chez Saxo.
Les rendements du Bund allemand des mêmes maturités s’affichent respectivement à 2,847% et 2,371%, tous deux pratiquement stables.
CHANGEMENTS
Le dollar reste ferme face à un panier de devises de référence, gagnant 0,03% avant le rapport sur l’emploi américain.
L’euro est stable à 1,0835 $, tandis que la livre sterling s’échange à 1,2631 $ (-0,07 %).
Le yen s’échange à 151,38 pour un dollar tandis qu’un responsable japonais, Tatsuo Yamazaki, a prévenu jeudi qu’une intervention des autorités aurait lieu si le seuil de 152 était franchi.
HUILE
Les prix du pétrole continuent de grimper, se dirigeant vers une deuxième hausse hebdomadaire consécutive, sur fond de tensions géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient, de craintes d’une baisse de l’offre et de signes d’une hausse de la demande.
Le Brent Reflux a augmenté de 0,38% à 90,99 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a augmenté de 0,21% à 86,77 dollars.
Les deux références pétrolières sont à leurs plus hauts niveaux depuis octobre et devraient gagner plus de 4% chacune sur l’ensemble de la semaine.
“Les prix du pétrole devraient encore augmenter à court terme, car un contexte économique plus positif s’accompagne d’un resserrement persistant de l’offre et de risques géopolitiques croissants”, écrivent Daniel Hynes et Soni Kumari dans une note. les analystes d’ANZ, qui voient le Brent à 95 dollars le baril dans trois mois.
(Écrit par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)
par Claude Chendjou
