Les groupes Renault et Volvo Trucks s’apprêtent à lancer début 2026 un fourgon électrique “polyvalent”, développé sur une nouvelle plateforme, ont annoncé les deux groupes mercredi lors d’une conférence de presse à Boulogne (Hauts-de-Seine).
Renault a fait appel à Volvo, propriétaire depuis 2012 de son ancienne filiale Renault Trucks, pour fonder la coentreprise « Flexis » : elle produira ces utilitaires légers adaptables « comme les Lego » à Sandouville (Seine-Maritime), l’usine Renault Trafic. .
Renault et Volvo souhaitent notamment proposer un produit tout-en-un, combinant véhicules et services personnalisés, aux grands groupes logistiques et commerciaux et à leurs flottes de plusieurs centaines de véhicules.
Proposant deux tailles de batteries pour des usages différents, elles seront également vendues à l’unité dans les réseaux Renault et Renault Trucks.
Le groupe logistique CMA CGM a rejoint la coentreprise avec 10% du capital et un investissement pouvant atteindre 120 millions d’euros, et sera l’un des premiers à tester 1.500 fourgons, a indiqué le patron du groupe Rodolphe Saadé.
Avec l’électrification naissante du secteur et plusieurs startups déjà en marche, “la situation est propice au ‘disruption'”, a déclaré Luca de Meo, PDG de Renault. “J’ai pu convaincre Rodolphe en vingt minutes (…) c’est peut-être la Tesla des utilitaires”.
Les partenaires ont dévoilé les premières esquisses de cette famille de petits utilitaires conçus pour la livraison urbaine, de la taille d’un petit Renault Kangoo, mais avec la capacité de chargement d’un plus grand utilitaire, selon Luca de Meo.
Si ces véhicules restent bien plus chers à l’achat que leurs équivalents diesel, les partenaires devraient “réduire le coût d’usage de 20 ou 30%”, selon M. de Meo.
“Il n’y a pas de projet similaire en Europe, mais quelques-uns en Asie ou aux Etats-Unis”, a souligné le patron de Volvo Trucks, Martin Lundstedt.
“On sait aussi que la concurrence asiatique est de plus en plus forte”, ajoute Rodolphe Saadé. “Il s’agit d’être prêt dès les premiers jours de 2026”, avec un véhicule “compétitif”, a-t-il souligné.
Les deux constructeurs automobiles investiront ensemble 600 millions d’euros et détiendront chacun 45% de Flexis. Ils restent ouverts à d’autres investissements, ont souligné leurs dirigeants. Renault est notamment en discussions avec son partenaire Nissan, qui commercialise déjà sous sa marque les utilitaires Losange.
L’annonce, le 29 mars, du lieu de production des futurs fourgons FlexEvan dans l’usine française de Sandouville pour approvisionner Flexis s’est accompagnée d’une promesse de 550 embauches en quatre ans et de 330 millions d’euros (323 millions de francs) d’investissement pour cette Renault historique. site, où travaillent déjà 1 850 personnes et 600 intérimaires.
ats, awp, afp
