Hicham Seffa
Président du directoire du groupe BMCI
L’année 2023, bien que complexe, s’est clôturée sur un résultat plutôt positif pour la Banque marocaine de commerce et d’industrie (BMCI), qui a enregistré un résultat net consolidé de 171 millions de dirhams. Le top management reste confiant pour les années à venir.
Comment évaluez-vous les résultats de cette année ?
La BMCI a enregistré un bond de développement, une bonne activité commerciale et une meilleure orientation vers ses clients en 2023, ce qui se traduit par la progression du PNB avec une hausse de 12,6% sur un an. Une belle prouesse par rapport aux performances des années précédentes. Les encours bancaires évoluent plutôt bien, avec des évolutions encore supérieures à celles des dépôts, notamment par rapport à la moyenne du secteur, ce qui témoigne d’une très bonne dynamique au niveau bancaire. Une bonne maîtrise des coûts et une gestion efficace du coefficient ont été constatées, même si nous avons enregistré le coefficient le plus élevé de la zone, que nous avons réussi à réduire cette année-là. Nous avons rencontré quelques événements exceptionnels, notamment le contrôle fiscal, ainsi que des inquiétudes liées au coût du risque sur certains dossiers, mais le résultat, au vu de tous ces éléments, est en parfaite cohésion. Le meilleur est à venir.
Dans le cadre de sa transformation digitale, le groupe a fermé plusieurs agences. Ne pensez-vous pas que réduire le nombre d’agences pourrait avoir un impact sur le service client ?
Lorsque nous fermons des points de vente, c’est principalement pour répondre à un changement dans les habitudes d’interaction des clients. Quand on constate une baisse d’influence, quand on constate que les services s’orientent de plus en plus vers les plateformes digitales et le mobile banking, nous ajustons notre stratégie dans ce sens. Toutes les banques le font à des degrés divers. La quasi-totalité des banques marocaines ferment des succursales pour optimiser leurs modèles de distribution.
Aujourd’hui, sur le terrain, nous menons des actions visant à améliorer les conditions d’accueil. Nous fermons certains points de vente tout en améliorant l’accueil dans d’autres. Les investissements sont fortement concentrés sur les canaux indirects, la banque numérique et électronique, qui répondent désormais mieux aux besoins de la clientèle bancaire marocaine, tant pour les particuliers que pour les entreprises.
Le marché national regorge de rumeurs et votre banque ne fait pas exception. Les négociations pour le rachat de la banque sont-elles réellement en cours ?
Le Royaume répond à des enjeux que le groupe BNP Paribas considère comme une ambition fondamentale, inscrite dans son ADN, à savoir la finance durable. Au Maroc, plusieurs orientations stratégiques vont dans ce sens, pour diverses raisons. En termes de développement économique, je pense que le Maroc se démarque dans la région. Il ne faut pas nécessairement comparer notre situation à celle de nos collègues ou à d’autres contextes. Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que le groupe BNP Paribas est implanté au Maroc, il se félicite de sa présence et de son orientation dans le Royaume pour les années à venir. Il a donc de bonnes raisons de rester.
Faïza Rhoul / Inspirations ECO
