la question des hausses d’impôts est débattue au sein de la majorité

Malgré la situation budgétaire très dégradée, le gouvernement insiste sur le fait qu’il exclut toute augmentation d’impôts. Pourtant, au sein de la majorité, le débat commence.

Publié le 04/02/2024 08:47

Mise à jour le 04/02/2024 08:58

Temps de lecture : 3 minutes

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Bercy, le ministère de l’Économie, en mars 2024. (BRUNO LÉVESQUE / MAXPPP)

Après l’annonce du déficit public qui a atteint 5,5% du produit intérieur brut (PIB) pour l’année 2023, bien plus que les 4,9% prévus, puisqu’il représente 15 milliards d’euros d’écart, le gouvernement cherche de l’argent, des milliards d’euros . Et c’est Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale qui a été la première, fin mars, à évoquer les superprofits, les superdividendes, pour évoquer la possibilité d’augmenter les impôts. Pour ce macroniste de la première heure, il ne devrait y avoir aucun tabou : à dépenses exceptionnelles, pourquoi pas une contribution exceptionnelle et temporaire aux plus riches.

Mais, pour Emmanuel Macron et le gouvernement, il n’est pas question d’augmenter les impôts, mieux vaut réduire les dépenses. Pour Emmanuel Macron, augmenter les impôts serait un renoncement. Depuis son arrivée à l’Élysée, il a supprimé la taxe d’habitation, la redevance, mais surtout l’ISF, l’impôt sur la fortune, qu’il a cependant remplacé par l’IFI, qui cible l’immobilier. Si l’on en croit Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, passer par des hausses d’impôts serait “Une facilité”. Bercy rappelle surtout que 10 % des Français paient à eux seuls 70 % de l’impôt sur le revenu. Elle est donc très concentrée et si l’on prend tous les autres impôts (CSG, etc.), la France a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé. Et pour les très très riches, il existe déjà une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.

Du côté des entreprises, Emmanuel Macron a abaissé l’impôt sur les sociétés de 33 à 25 %, mais il reste encore plus élevé en France que la moyenne de l’Union européenne, où il est de 21 %. Mais compte tenu des bénéfices records engrangés par les entreprises du CAC 40 en 2023 (plus de 160 milliards d’euros) et des superdividendes qu’elles ont versés à leurs actionnaires, la question de leur demander de participer à l’effort se pose.

C’est d’ailleurs la crainte des employeurs, que les entreprises soient des cibles. Le Medef, comme la CPME par exemple, craignent que le gouvernement ne tienne pas sa promesse de supprimer les taxes de production qui pèsent sur les entreprises d’ici la fin du quinquennat. L’autre crainte du patronat est que le gouvernement supprime les aides aux entreprises, comme les exonérations de cotisations sur les salaires, les niches fiscales, comme le crédit d’impôt recherche, etc. Le débat ne fait que commencer.

 
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