EDF va raccorder cet été l’EPR de Flamanville au réseau électrique

EDF va raccorder cet été l’EPR de Flamanville au réseau électrique
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Ce sera un événement. Après douze ans de retard et une facture quadruplée par rapport au budget initial, à 13,2 milliards d’euros, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville injectera pour la première fois de l’électricité dans le réseau français « à été 2024 », a indiqué ce mercredi EDF et non « mi-2024 » comme prévu jusqu’à présent. Ce léger décalage dans la date de « couplage » fait suite à l’annonce mardi de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) selon laquelle le chargement du combustible était reporté à la mi-avril au mieux, au lieu du 31 mars comme prévu initialement par le groupe d’électriciens.

« Dans les prochains jours, l’ASN lancera la consultation sur le projet de décision de mise en service, c’est-à-dire que nous le soumettrons aux commentaires du public pendant au moins 15 jours (…) voire 3 semaines, et à l’issue l’ASN prendra la décision de mise en service», a expliqué l’autorité de sûreté à l’AFP, confirmant une information des Echos.

Cette consultation à l’issue de laquelle l’ASN rendra son avis de mise en service, prenant en compte ou non les commentaires du public, est l’épilogue d’un chantier fluvial, 17 ans après le lancement de la construction de l’EPR Normandie, marqué par nombreux dérapages de coûts et de calendrier.

« Après le chargement du réacteur en combustible nucléaire, les opérations de démarrage se poursuivront, comprenant les contrôles de tous les systèmes liés à la sûreté, les tests et qualifications des équipements effectués tout au long de la montée en température et en pression du réacteur. chaudière, puis lors de la montée en puissance du réacteur. A 25 % de puissance, l’unité de production sera raccordée au réseau électrique national », détaillait EDF en décembre 2022.

Pour le ministre de l’Industrie Roland Lescure, nous ne sommes « pas pas dans les deux semaines « .

Pour rappel, porté par un regain d’intérêt pour l’atome, EDF compte déployer à grande échelle des réacteurs de 3ème génération (EPR) en France et en Europe » industriel », avec un objectif désormais de « deux par an », contre une ou deux par décennie actuellement. Le défi est ambitieux compte tenu des dérapages répétés en matière de coûts et de délais, incarnés par l’EPR de Flamanville. Le défi industriel est colossal pour le groupe, plombé par une dette abyssale – 54,4 milliards d’euros – et critiqué pour les déboires de ses projets EPR. D’autant qu’EDF doit aussi répondre à la relance d’un programme nucléaire en France comprenant jusqu’à 18 réacteurs EPR2 – une version améliorée de l’EPR – et mener à bien ses deux programmes anglais, Hinkley Point, dont le retard pourrait attendre six ans, et Sizewell. En France, le gouvernement mène un programme de six nouveaux réacteurs EPR, estimé à 51,7 milliards d’euros.

Financement

Cette annonce intervient au moment où sur la question des nouvelles centrales nucléaires, le directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), Eric Lombard, a indiqué qu’il serait « logique » de financer de nouvelles centrales nucléaires avec les économies que les Français investir. sur leur Livret A. « Parce que c’est un élément important de la décarbonation de notre économie », a-t-il ajouté lors de son passage sur Ecorama diffusé sur le site Boursorama.

“Si on finance par exemple un tiers du programme nucléaire, cela représentera quelques milliards d’euros par an (…), c’est quelque chose qui est entièrement résorbable par l’épargne des Français”, a poursuivi Eric Lombard. , rappelant que sa « première priorité » restait le logement social.

Les sommes déposées dans les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) sont gérées à 59,5 % par la Caisse des Dépôts, et destinées principalement à financer le logement social. Les 40,5% restants sont gérés par les banques, et doivent être majoritairement dédiés aux prêts bancaires aux PME. Ces deux comptes d’épargne ont attiré l’an dernier près de 40 milliards d’euros de dépôts et totalisaient 571,5 milliards d’encours à fin février. Le directeur général a également évoqué le rôle de la « Caisse » dans le financement de l’armement, via son rôle d’actionnaire » les grandes entreprises qui ont une dimension armement dans leur activité « .

Il faudra sans doute aller plus loin, notamment pour financer le tissu industriel des PME et ETI. », a-t-il ajouté, évoquant le rôle des banques, des investisseurs institutionnels ou encore des compagnies d’assurance et non celui de l’épargne réglementée en la matière.

L’orientation du Livret A vers l’industrie de défense, souhaitée par le Sénat, n’est pas non plus favorisée par Bercy, mais le 23 février le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lancé l’idée de créer un produit d’épargne européen responsable, entre autres. , pour ” financer notre effort de défense « .

Eric Lombard a également affirmé que cette industrie était « tout à fait conforme » avec des critères environnementaux, sociétaux ou de gouvernance (ESG), « puisque nous voyons bien que la défense nationale est aussi la défense de notre démocratie et de notre trajectoire environnementale « .

 
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