Quel impact sur le mix énergétique national ? – .

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Alors que le Maroc s’efforce d’atteindre un taux ambitieux de 52% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030, l’interruption temporaire de l’exploitation de la centrale solaire Noor III de Ouarzazate pourrait compromettre l’apport des énergies renouvelables adaptées à la production d’électricité en 2024.

Le groupe saoudien Acwa Power a récemment annoncé l’arrêt forcé de sa centrale solaire Noor III à Ouarzazate, confrontée à une panne technique majeure. Cette décision fait suite à la détection d’une fuite dans le réservoir de sels fondus chauds du parc solaire, élément essentiel de la technologie utilisée.

Outre les perturbations opérationnelles, cet incident aura des répercussions financières importantes, avec des pertes estimées à près de 47 millions de dollars. De plus, cette interruption risque de peser sur la contribution des énergies renouvelables à la production électrique en 2024, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les projets à grande échelle dans le secteur des énergies propres.

Interrogé par Hespress FR à ce propos, Dr Said Guemra, consultant en gestion énergétique, a indiqué avoir exprimé son opposition à l’utilisation de l’énergie solaire concentrée dès le démarrage du projet Noor III. ” Cette technologie n’avait pas encore fait ses preuves ailleurs, ce qui mettait en évidence des problèmes potentiels et des coûts élevés par kilowattheure. Le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a également mis en évidence un déficit annuel de 800 millions de dirhams.», a-t-il rappelé.

Et d’ajouter : « malgré son apport de 580 mégawatts, l’énergie solaire ne représente qu’environ 4% de notre mix énergétique, alors que son coût est trois fois plus élevé que celui de l’éolien, pour une production trois fois inférieure« .

Quant à l’arrêt forcé du projet, dont l’évaluation les préliminaires ont révélé que l’arrêt imprévu de l’usine se prolongerait jusqu’en novembre 2024l’expert a jugé nécessaire de rappeler que le parc solaire en question dispose d’une capacité de 150 mégawatts, affirmant que son arrêt pénalisera encore davantage la composition du mix électrique marocain.

Pour l’année 2023, poursuit Dr Guemra, le mix électrique était prévu autour de 21,3%, ce qui représente une hausse de quatre points par rapport au niveau précédent de 17%. ” Ainsi, cet arrêt aura des conséquences importantes sur notre mix électrique, car nous avons tout intérêt à augmenter sa part. Il faudra donc attendre la réparation de cette centrale, même si c’est une situation inévitable, car nous ne pouvons pas nous permettre de nous en passer.», a-t-il souligné.

Notre interlocuteur a ainsi expliqué que la reprise de l’exploitation de la centrale en novembre est inévitable, du fait que le Maroc a conclu un contrat d’achat d’électricité d’une durée de 30 ans.

Par ailleurs, le Dr Guemra a précisé que, Malgré les inconvénients de la fermeture de l’usine, il y a des aspects positifs à considérer. L’électricité produite par cette centrale bénéficie notamment de subventions, son arrêt permettra au Maroc de réaliser des économies sur celles-ci.

De son côté, Abdessamad Malaoui, enseignant chercheur et expert en énergie et nouvelles technologies, a souligné que « l’interruption Le développement inattendu de la centrale solaire Noor III à Ouarzazate surprend, d’autant que le Maroc ambitionne d’augmenter sa production d’énergie propre à 52% d’ici 2030, conformément à sa stratégie énergétique. A ce jour, environ 42 % de cette capacité est installée, dont environ la moitié est en service« .

Le spécialiste explique à Hespress FR que Noor III est une centrale électrique équipé d’un dispositif de stockage thermique capable de retenir l’énergie solaire accumulée pendant la journée pour la restituer la nuit ou en cas de faible ensoleillement, avec une autonomie allant jusqu’à 8 heures.

Il est essentiel de rappeler que cet incident s’inscrit dans un contexte plus large de défis liés à la production d’électricité renouvelable, comme l’énergie solaire et éolienne. Le Maroc n’est pas un cas isolé“, a-t-il poursuivi, soulignant que d’autres installations dans le monde ont également subi des interruptions temporaires, notamment la centrale solaire d’Ivanpah en Espagne (2013) qui a été arrêtée pendant deux mois suite à une panne technique, la centrale solaire Topaz Solar Farm en Espagne. Californie, États-Unis (2014) qui a connu une interruption due à une panne de transformateur.

Le chercheur a également cité le la centrale solaire de Noor Abu Dhabi aux Émirats arabes unis (2019), qui a subi un arrêt de deux mois en raison d’un problème de refroidissement, la centrale solaire de Pingyang en Chine (2021) qui a été suspendue pendant trois mois après un incendie dans un transformateur, et le parc éolien Horns Rev 2 au Danemark (2023), dont l’arrêt a été causé par une panne d’éolienne.

À ces incidents, d’autres défis se posent, notamment la réduction des coûts des technologies depuis leur première installation, ainsi que les défis de maintenance et de remplacement des composants défectueux. Ces éléments doivent être intégrés dans les prévisions économiques et les analyses des projets énergétiques à long terme.», a ajouté le professeur Malaoui.

Et d’affirmer : « Quoi qu’il en soit, la suspension temporaire de Noor III aura certainement un impact limité sur la stratégie nationale des énergies propres, étant donné que cette centrale contribue à moins de 3,5% à la production nationale d’électricité verte. . De plus, la technologie de concentration thermique utilisée à Noor III, unique au Maroc, n’affectera pas de manière significative la production totale du pays, ni la probabilité de pannes similaires à l’avenir.« .

Cependant, cet arrêt, selon l’expert, pourrait retarder la réalisation des objectifs fixés et mettre en évidence la nécessité de réévaluer prochainement les technologies utilisées et les procédures de maintenance pour garantir une production d’énergie fiable et durable.

 
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