Bienvenue dans une résidence « coliving », le nouveau compromis entre colocation et location – édition du soir Ouest-France

Bienvenue dans une résidence « coliving », le nouveau compromis entre colocation et location – édition du soir Ouest-France
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À mi-chemin entre l’habitat collectif et l’habitat individuel, le coliving s’impose lentement mais sûrement dans le paysage immobilier. À quoi cela ressemble-t-il ? Reportage dans une de ces néo-résidences, à Rennes, en Bretagne.

Bienvenue à la maison ! Entre les murs de la résidence Kerbig à Rennes, il y a douze chambres. Et douze salles de bains aussi. C’est tout le charme du coliving, un nouveau mode de cohabitation entre colocation et hôtel. Ici, l’espace est divisé en salles communes et mini-studios individuels. « Le principe est de partager des lieux comme la cuisine et le salon, tout en disposant d’un appartement privé meublé et équipé, avec un loyer tout compris », développe Thibault Cartier, co-fondateur et directeur de KenavAccueill’entreprise de coliving locale.

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Besoin d’intimité

Un salon commun, mais une salle de bain privative, un jardin commun mais une chambre individuelle fermée à clé. Intimité et partage cohabitent dans les murs de la résidence rennaise. Et dans les couloirs sinueux du grand immeuble, les habitants se croisent, ou pas. Aucune obligation ici. « Si vous souhaitez vous reposer et profiter d’un moment de calme et d’intimité, vous pouvez vous isoler dans un espace rien que pour vous. » argumente Garance, 24 ans, résidente. « Mais si vous souhaitez prendre un verre, regarder la télévision dans le salon ou raconter votre journée aux autres, vous le pouvez aussi » ajoute Camille, une de ses nombreuses colocataires.

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Vers 19 heures, certains jouent aux jeux vidéo sur le canapé, d’autres s’affairent dans la cuisine, tandis que les derniers ne sont pas revenus. Les chemins se croisent et aucun jour ne se ressemble. L’espace ne manque pas. Trois étages couvrant 270 mètres carrés, un jardin extérieur, une salle de cinéma, une salle de sport… “Quand nous sommes douze, il faut pouvoir investir de l’espace et diversifier les lieux de rencontres pour ne pas créer d’embouteillages”, plaisante Thibault.

La société Kenavhome propose un hébergement flexible, avec de nombreux services. (Photo : Vincent Michel/Ouest-France)

Guerre contre la poussière

Pas de sous-vêtements sales sur le sol, de miettes sur la table ou de vaisselle laissée dans l’évier. Dans le salon de la résidence Kerbig, rien ne ressort. Les choses sont soigneusement rangées et la poussière minutieusement enlevée. Ils doivent cette propreté à un employé désigné pour venir nettoyer les lieux une fois par semaine. Au mur, un petit tableau répartit les autres tâches ménagères. Camille devra sortir le verre jeudi, et Victor sera en mission poubelle dimanche. Et il fonctionne.

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Cette organisation, pour Alexandre, c’est « un vrai plus » dans le choix de ce mode de vie. « L’hygiène est vraiment l’élément qui m’inquiétait dans la cohabitation » confie le trentenaire. Arrivé à Rennes l’année dernière, il s’installe d’abord seul dans un petit studio en novembre 2023. Très vite, la solitude le rattrape. Il décide alors de rechercher une colocation traditionnelle. Mais lors de ses différentes visites, un élément le bloque : le partage de la salle de bain. Pour des questions d’hygiène, d’intimité et d’organisation. « Si nous sommes cinq à devoir prendre une douche le matin, qu’est-ce qu’on fait ? ».

Alexandre découvre alors le coliving, qui est pour lui le parfait compromis. Il en va de même pour ses associés. Garance, Camille, Victor… tous sont soulagés de vivre ensemble dans une maison propre, où les parties communes sont régulièrement nettoyées, comme dans un hôtel. Après tout, « vivre en colocation, c’est vivre chez soi, il vaut donc mieux être dans un environnement paisible et serein ».

Ménage, équipement, salle de sport, abonnements TV et Internet : tout est inclus. (Photo : Vincent Michel/Ouest-France)

Un concept qui séduit les jeunes professionnels

En quête de nouvelles rencontres, d’une période de transition personnelle ou professionnelle, ou simplement de curiosité de vivre la vie en communauté… Les raisons de poser ses bagages en chambre KenavAccueil sont nombreux. La seule règle est qu’il n’y a pas de règles. “Nous acceptons tout le monde” précise Thibault Cartier. Mais tout le monde n’est pas intéressé.

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« Le profil type d’un résident est un jeune actif de 32 ans, en période de transition »ajoute le patron. Pas de couple, pas de famille et les étudiants sont rares. En cause : des prix, souvent trop élevés pour cette partie de la population. « Les tarifs commencent à partir de 650 € par chambre ». Et ils peuvent monter jusqu’à 875. Un coût non négligeable pour profiter des avantages de la vie collective tout en préservant son intimité.

 
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