« Le vénérable Larry Fink s’inquiète pour les retraites »

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Larry Fink, PDG de BlackRock, à New York (États-Unis), le 30 novembre 2022. MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES VIA AFP

jeIl y a la retraite et la retraite. Celle de Napoléon en Russie et celle qui affole les comptes publics. Dans sa lettre annuelle aux investisseurs, Larry Fink, PDG de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, aborde ces deux sujets. La première, peu glorieuse, est, implicitement, la disparition de toute mention du terme « ESG » dans la trentaine de pages de son rapport.

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C’est pourtant lui qui, entre 2018 et 2022, a contribué à populariser cette notion de préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance dans la gestion des entreprises et la notation des grands financiers comme BlackRock. Cette retraite, l’entreprise aux 10 000 milliards de dollars (environ 9 236 milliards d’euros) d’actifs gérés pour le compte de ses clients s’en serait bien passée. Mais cette division politique est devenue si puissante que l’entreprise de Larry Fink a été exclue des mandats d’investissement des États républicains comme le Texas.

D’où le changement de vocabulaire de sa lettre qui, au fil du temps, est devenue le thermomètre des obsessions sociétales des entreprises et des investisseurs. Aussi le vénérable M. Fink, 71 ans, s’inquiète des retraites, avant d’aborder le sujet sensible de l’environnement à travers une longue thèse sur l’impératif de renouveler les infrastructures énergétiques.

Incroyablement inégal

Car il n’y a pas qu’en France que le mur des retraites ébranle tous ceux qui examinent de près les courbes démographiques et les comparent à celles des finances publiques. Dans le monde, un habitant sur six aura plus de 65 ans en 2050 contre un sur onze aujourd’hui. Et partout, les trois piliers du financement de la vie après le travail sont en difficulté. L’épargne personnelle n’est pas accessible à tous, les systèmes de capitalisation sont de moins en moins favorisés par les entreprises et le financement de la sécurité sociale est à la merci d’États de plus en plus endettés. En France, un quart des dépenses publiques est absorbé par les seules retraites.

Aux États-Unis, où la sécurité sociale est moins généreuse, la capitalisation est insuffisante et incroyablement inégalitaire. Selon Larry Fink, en 2022, la moitié des Américains âgés de 55 à 65 ans n’avaient pas économisé pour la retraite. Car la cotisation n’est plus obligatoire dans les entreprises. Il faut le rendre automatique, plaide-t-il. Sinon, quelle que soit sa signification, la retraite sera toujours un désastre. Pour les particuliers comme pour la collectivité… et même pour la bourse chère à BlackRock.

 
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