La Banque centrale suisse, première grande banque centrale occidentale à baisser ses taux

La Banque centrale suisse, première grande banque centrale occidentale à baisser ses taux
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La Banque nationale suisse (BNS) a décidé jeudi d’abaisser son taux directeur, devenant ainsi la première des grandes banques centrales occidentales à modifier sa politique monétaire, depuis le rapide tour de vis lancé il y a près de deux ans pour lutter contre l’inflation.

La Banque d’Angleterre (BoE) a pour sa part maintenu sans surprise son taux d’intérêt mais a ouvert la voie à un prochain assouplissement monétaire.

La Banque de Norvège a laissé son taux à 4,5%, laissant présager une première baisse au cours de l’automne.

L’évolution des prix en Suisse est beaucoup plus raisonnable qu’ailleurs.

La BNS a ainsi justifié la baisse d’un quart de point de son taux d’intérêt de référence, pour le porter à 1,5%, par sa lutte « efficace » contre l’inflation.

Cette décision a surpris la plupart des analystes qui penchaient pour une baisse des taux en juin.

La BNS “déclare ainsi sa victoire sur l’inflation”, a réagi Fredy Hasenmaile, économiste en chef de la Banque Raiffeisen, dans un commentaire de marché.

Pour l’instant les autres grandes banques centrales occidentales ont préféré attendre alors qu’elles continuent de lutter contre l’inflation qui s’est envolée en 2022 notamment à cause des effets de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Réserve fédérale réservée

La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu mercredi ses taux inchangés, qui restent au plus haut depuis plus de vingt ans, mais elle maintient le projet de réduire le coût du crédit à trois reprises cette année.

Les taux au jour le jour restent compris entre 5,25% et 5,50%, a annoncé la banque centrale dans un communiqué, après une décision unanime des membres du Comité monétaire (FOMC).

Au Royaume-Uni, la BoE a également opté jeudi pour le statu quo et a maintenu son taux à 5,25%, au plus haut depuis 2008. L’inflation britannique est tombée à 3,4% sur un an en février, au plus bas depuis septembre 2021 et en net repli depuis son pic de plus de 11% fin 2022.

Il reste cependant le plus élevé du G7 et bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la BoE.

“Nous n’en sommes pas encore au point où nous pouvons baisser les taux d’intérêt, mais les choses évoluent dans la bonne direction”, a déclaré le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey.

“Ces dernières semaines, nous avons vu des signes plus encourageants indiquant que l’inflation est en baisse”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il “doit être sûr” qu’elle descende à 2% “et y reste”.

L’économie britannique, tombée en récession fin 2023, a retrouvé de la dynamique en janvier avec une croissance de 0,2%. Les analystes anticipent une première baisse des taux de la BoE en juin.

L’industrie suisse sourit

En Suisse, c’est la première fois depuis le début du resserrement en 2022 que la BNS assouplit sa politique monétaire.

Elle a pris en compte « la réduction des pressions inflationnistes », a-t-elle précisé dans un communiqué.

Depuis juin, l’inflation en Suisse est passée sous la barre des 2% visés par l’institution monétaire et est tombée à 1,2% en février, ce qui a conduit la BNS à revoir à la baisse sa prévision pour 2024 à 1,4%. , et 1,2% pour 2025.

Elle a également relevé sa prévision de croissance pour l’économie suisse à 1%, contre 0,5% à 1% auparavant.

En rendant le crédit moins cher, la BNS a répondu aux appels des entreprises exportatrices suisses.

L’objectif n’était pas d’être la première ou la dernière banque centrale mais de prendre une décision au «bon moment pour la Suisse», a précisé son président, Thomas Jordan, lors d’une conférence à Zurich.

L’industrie est particulièrement touchée par un ralentissement des commandes face aux inquiétudes sur l’économie mondiale mais aussi par des taux d’intérêt qui rendent les investissements plus chers.

Les entreprises exportatrices sont également pénalisées par la force du franc suisse, à un niveau qui reste élevé par rapport au dollar et à l’euro.

Compte tenu du ton moins ferme de la BNS “et de l’inflation susceptible d’être inférieure à ses prévisions actualisées”, il est probable que l’institution monétaire procèdera à de nouvelles baisses de taux cette année, estime encore Adrian Prettejohn, analyste chez Capital Economics.

Suite à l’annonce de la BNS, le franc suisse a perdu du terrain face au dollar et à l’euro. La livre sterling a réagi modérément à la décision de la BoE et a perdu du terrain face au billet vert.

 
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