Cafards, moisissures, souris : les locataires de Laval ont été surpris de recevoir des augmentations dépassant les 500 $ alors que leurs maisons et immeubles manquent d’amour et d’entretien depuis des années.
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« Nous n’avons pas fait de travaux, le bâtiment est sale, certains ont de la moisissure chez eux, des souris. Rien ne justifie une augmentation aussi importante ! C’est de la maltraitance», dénonce Patrice Huot, 74 ans, qui vit dans sa maison depuis 17 ans.
Fin février, tous les locataires de deux immeubles de la rue de Brest sur l’Île Jésus ont reçu leur avis de renouvellement de bail de leur propriétaire.
« Face à l’augmentation des frais de fonctionnement, nous devons procéder à un ajustement du coût de votre loyer qui passera de 685 $ par mois à la somme de 1 200 $ par mois », peut-on lire dans la lettre reçue par M. Huot.
Selon plusieurs locataires avec qui Le journal parlé, le propriétaire aimerait augmenter tous les loyers à 1200$ pour tous les 4 1/2 et à 1400$ pour les 5 1/2.
« On ne pourra pas rester ici à ce prix-là, ajoute M. Huot.
Augmentation de 80 %
Annick Robidoux, 37 ans, a reçu une augmentation de 470 $, même si elle doit écraser des blattes dans la maison qu’elle occupe avec ses trois enfants.
« Cela va bien au-delà des augmentations autorisées par le tribunal, nous en convenons, et surtout il n’y a absolument aucune justification à demander 50 % de plus », dénonce-t-elle.
Photo fournie par Annick Robidoux
Même son de cloche pour une autre locataire qui a obtenu une augmentation de plus de 80 % et qui a demandé à garder son nom secret par crainte de représailles.
« Je suis une mère célibataire qui travaille à temps plein et qui a déjà du mal à payer mon loyer ! Avec une augmentation de 540 $, je ne sais pas ce que je vais faire », s’inquiète-t-elle.
Refus collectif
Face à la situation, les locataires des deux immeubles se sont regroupés et ont décidé de signer une lettre de refus collectif.
“Nous voulons lui montrer que ce n’est pas normal et surtout que nous sommes tous unis”, explique Kathie, une mère célibataire de 28 ans qui a demandé à garder son nom de famille.
Celle qui vit avec une fille de 7 ans et un bébé de 8 mois, et qui est enceinte de jumeaux, vit avec de la moisissure sur les murs depuis son emménagement il y a deux ans.
Courtoisie
« Cela dure depuis deux ans. Je n’ai pas d’autre choix que de partir», explique la femme qui s’inquiète pour la santé de ses enfants.
Joint par téléphone vendredi, le propriétaire n’a pas répondu à notre demande d’entretien.
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