Bercy reçoit le feu vert de l’Europe pour subventionner Nuward, la branche d’EDF dédiée aux petits réacteurs SMR

Bercy reçoit le feu vert de l’Europe pour subventionner Nuward, la branche d’EDF dédiée aux petits réacteurs SMR
Descriptive text here

Bonne nouvelle pour le gouvernement et EDF. La Commission européenne a autorisé, ce vendredi, la filiale de l’énergéticien français Nuward, à bénéficier d’une aide de l’État français de 300 millions d’euros pour l’accompagner dans le développement de son petit réacteur nucléaire modulaire (SMR) éponyme. .

Depuis plusieurs années, Emmanuel Macron souhaite voir se développer sur le territoire ce type de réacteurs, plus petits et moins puissants que leurs grands frères du parc nucléaire historique (moins de 300 mégawatts, contre 1 600 pour l’EPR). Pour cela, elle compte notamment sur la filiale EDF créée fin 2022. Paris avait donc informé l’Europe de son intention d’accorder une subvention d’un montant maximum de 300 millions d’euros à cette entreprise, qui couvrira ses projets. recherche et développement jusqu’au début de 2027.

Ce projet contribuera à la décarbonation des systèmes énergétiques et à l’autonomie stratégique ouverte de l’UE, tout en limitant d’éventuelles distorsions de concurrence. », a répondu ce vendredi, la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.

L’étonnant virage pro-nucléaire de Bruxelles

L’Europe veut renouer avec le nucléaire

L’Europe franchit donc une nouvelle étape vers le développement du nucléaire, longtemps tabou à Bruxelles, mais qui connaît un retour en grâce depuis deux ans. Cette énergie bénéficie notamment d’une législation plus accommodante comme levier de décarbonation aux côtés des énergies renouvelables, sous l’influence de la France.

Lors du sommet européen sur le nucléaire organisé mi-mars à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a même déclaré que « Les technologies nucléaires peuvent jouer un rôle important en faveur d’une énergie propre. […] Face au défi climatique, les pays doivent soigneusement réfléchir à leurs options avant de renoncer à une Source d’électricité facilement disponible et à faibles émissions. L’expansion du parc nucléaire actuel est l’un des moyens les moins coûteux d’assurer une production d’électricité propre à grande échelle.

Dans ce contexte, les SMR intéressent particulièrement le Vieux Continent. Et pour cause, les SMR pourront produire de l’électricité, mais aussi fournir de la chaleur aux industries lourdes (verre, chimie, sidérurgie…), aujourd’hui très dépendantes des énergies fossiles. Nuward vise également à remplacer, en partie, certaines centrales électriques au charbon, au fioul et au gaz exploitées dans le monde, qui émettent des niveaux élevés de CO2. Le SMR qui doit être créé par cette filiale permettra également d’envisager d’autres usages comme la production d’hydrogène, le chauffage urbain, la chaleur industrielle ou le dessalement, même si de nombreux obstacles devront être levés.

Nucléaire : pourquoi les mini réacteurs SMR ont des besoins en foncier colossaux

Cependant, à ce jour, les seuls SMR commerciaux en service se trouvent en Russie. D’autres sont en construction ou au stade d’autorisation en Argentine, au Canada, en Chine et en Corée du Sud. Fin 2021, la Chine a réussi à connecter au réseau le démonstrateur d’une mini-centrale de 210 Mégawatts (MW), composé de deux réacteurs de quatrième génération. Une première mondiale. De son côté, l’américain Nuscale a également une longueur d’avance sur le projet français. En février 2023, la conception de son réacteur de 50 MW a été formellement approuvée par l’organisme de surveillance nucléaire américain alors que l’entreprise mène déjà des discussions avec la Pologne et la Roumanie.

Paris à la pointe européenne du SMR

De son côté, Paris avance, mais avec du retard. La France devrait en effet confirmer le choix du site de Marcoule, dans le Gard, pour accueillir le premier prototype français de SMR, Nuward, porté par EDF, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), TechnicAtome et Naval Group. De quoi donner de la visibilité à ce secteur encore balbutiant, même si la « mini-centrale » en question ne devrait pas voir le jour avant 2030, au mieux.

Lire aussi : Nucléaire : la première mini-centrale française attendue à Marcoule

Ces derniers mois, le gouvernement a également redoublé d’efforts sur cette technologie. Près d’1 milliard d’euros de fonds publics ont été consacrés à leur développement, via le plan d’investissement France 2030. Y compris pour des acteurs moins « traditionnels » qu’EDF, puisque l’État a sélectionné six startups du secteur en novembre pour se partager une partie de l’enveloppe. La plupart d’entre eux convoitent également le site de Marcoule, notamment Naarea, Newcleo et Hexana.

La question de l’attribution des terres est de plus en plus pressante. Même si les réacteurs nucléaires modulaires sont de petits objets industriels, leurs besoins en foncier se mesurent en hectares, notamment pour les prototypes qui doivent avoir des normes de sécurité renforcées.

(Avec l’AFP)

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le groupe Casino, en proie à de graves difficultés financières, a vendu 121 magasins à Auchan, Les Mousquetaires et Carrefour