La hausse des prix nuit à Couche-Tard

La hausse des prix nuit à Couche-Tard
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(Montréal) Alimentation Couche-Tard a révélé des résultats nettement inférieurs aux attentes des analystes alors que les consommateurs traversent une période difficile. La direction assure qu’il s’agit d’un revers temporaire.

Stéphane Rolland

La Presse Canadienne

Les experts anticipent une baisse des ventes dans les dépanneurs à un moment où les ménages surveillent de près leurs dépenses. Les marges décevantes sur le carburant aux États-Unis ont toutefois surpris certains analystes.

Le président et chef de la direction Brian Hannasch s’est montré rassurant jeudi lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des résultats du troisième trimestre, terminé le 4 février. Le mauvais trimestre ne mettrait pas en péril les objectifs de son plan stratégique quinquennal dévoilé l’automne dernier, selon lui. .

Cette faiblesse que nous constatons chez les consommateurs est transitoire. Nous ne pensons pas que cela durera plusieurs années.

Brian Hannasch, président et chef de la direction de Couche-Tard

L’entreprise lavalloise souhaite générer un bénéfice annuel avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de 10 milliards $ US d’ici la fin de l’exercice 2028, comparativement à 5,8 milliards $ US en 2023.

Dans un contexte de forte hausse du coût de la vie, les ventes en magasin ont diminué dans les principales régions où Couche-Tard est présente. Les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an ont chuté de 1,5% aux États-Unis, de 1,2% au Canada et de 0,3% en Europe.

C’est la première fois « depuis plus de 10 ans » que Couche-Tard révèle un déclin dans ces trois régions, souligne l’analyste Martin Landry de Stifel. Elle souligne que la baisse des ventes comparables aux Etats-Unis est inférieure à la baisse de 2,7% enregistrée par le concurrent 7-Eleven. «C’est rassurant et suggère qu’il s’agit d’une faiblesse généralisée dans l’industrie. »

M. Hannasch note une baisse des dépenses des consommateurs les moins fortunés, notamment ceux qui reçoivent de l’aide sociale via une carte électronique aux États-Unis.

Les snacks vendus dans le cadre de ce programme de carte électronique ont connu une baisse de 40 % par rapport à l’année dernière, souligne le responsable. « C’est le signe que les consommateurs sont plus sensibles aux prix. »

Promotions sur les cigarettes

Couche-Tard rapporte que la baisse des ventes de cigarettes se poursuit dans un contexte où le nombre de fumeurs diminue, mais M. Hannasch affirme que les offres promotionnelles aux États-Unis dans cette catégorie commencent à porter leurs fruits.

« Nous sommes ravis de participer au programme de fidélité d’Altria (un important fabricant de cigarettes), qui nous permet de distribuer des coupons électroniques à des millions de nos clients. »

Ce n’est pas la première fois que le dirigeant réitère sa volonté d’utiliser des stratégies promotionnelles pour accroître ses parts de marché aux États-Unis dans un secteur en déclin. Au Québec, ce type de promotion est interdit pour des raisons de santé publique.

Faibles marges sur les carburants

La baisse des marges sur le carburant aux États-Unis a également déçu les analystes, mais elles ont augmenté au Canada et en Europe.

«La plus grande surprise est venue des marges», note l’analyste Irène Nattel de RBC Marchés des Capitaux. C’est seulement 1 cent américain par gallon de plus que l’industrie, malgré le meilleur profil de Couche-Tard en termes d’approvisionnement et de capacité à dicter les prix. »

Comme pour les ventes en magasin, Hannasch affirme qu’il s’agit d’une situation temporaire. Il a qualifié le trimestre d’« ennuyeux » en termes de volatilité des prix de l’énergie. « Pas d’ouragan, pas de problème avec une raffinerie. »

Les analystes restent optimistes

Les analystes s’accordent à dire que le trimestre a été décevant, mais leur confiance ne semble pas ébranlée, selon les propos de six analystes consultés.

Nous pensons que tous les problèmes sont temporaires et que les conditions devraient s’améliorer.

Chris Li, analyste chez Desjardins Marchés des capitaux

Dans un contexte difficile, la direction a démontré une « capacité exceptionnelle » à gérer ses coûts, note M.moi Nattel. Les charges d’exploitation comparables ont diminué de 1,6%. Son collègue de la Banque Scotia, George Doumet, souligne que cette baisse des coûts survient dans un contexte de forte inflation.

L’analyste de Valeurs Mobilières TD Michael Van Aelst s’attendait à un trimestre difficile et à ce que ce revers entraînerait une baisse du titre. Il estime que la baisse du titre « ouvrira un point d’entrée » pour les investisseurs.

Couche-Tard a publié mercredi, après la fermeture des marchés, un bénéfice net en baisse de 15,5% à 623,4 millions $US. Le bénéfice ajusté par action s’est élevé à 65 cents américains. Les revenus, pour leur part, ont chuté de 2,2% à 19,6 milliards de dollars, tandis que de nouvelles acquisitions ont compensé une partie des pertes de revenus. Avant la publication des résultats, les analystes s’attendaient à un chiffre d’affaires de 20,9 milliards de dollars et à un bénéfice par action ajusté de 84 cents, selon la société de données financières Refinitiv.

Le titre était en baisse de 4,85 $, ou 5,95 %, à 76,67 $ à la Bourse de Toronto jeudi matin.

 
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