liquidation en vue pour le groupe Médicharme, les résidents et le personnel en prévision

liquidation en vue pour le groupe Médicharme, les résidents et le personnel en prévision
liquidation en vue pour le groupe Médicharme, les résidents et le personnel en prévision

C’est par un mail envoyé dans la soirée du lundi 26 février par Delphine Mainguy, présidente de Médicharme, que les familles des résidents ont pris connaissance de la demande de mise en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité du gérant de l’Ehpad. Une audience devant le tribunal de commerce de Nanterre (92) est prévue jeudi 29 février pour explorer les pistes de reprise des 43 établissements, dont 10 en Nouvelle-Aquitaine, que possède le groupe. Si la nouvelle a surpris les clients, ce n’est pas une surprise pour une entreprise dont les déboires sont de notoriété publique.

Depuis l’été 2023, Médicharme fait l’objet de deux enquêtes administratives de l’Inspection générale des finances et de celle des Affaires sociales visant ses « pratiques commerciales et financières », ses « pratiques managériales » et son « temps de présence effectif ». personnel”. Dès 2022, dans le Lot-et-Garonne, l’Ehpad Beurre à Villeneuve-sur-Lot avait échappé de peu à la mise sous tutelle provisoire par l’Agence régionale de santé (ARS), qui avait pointé du doigt des maltraitances, un manque de personnel stable et qualifié. personnel et des cas de malnutrition.

Des critiques entendues dans les deux autres établissements lot-et-garonnais de Médicharme, mais aussi en Charente-Maritime, où le groupe gère l’Ehpad Vitéal à Saint-Pierre-d’Oléron. « Il ne reste plus que deux soignants permanents pour 57 résidents. […] Nous portons la maison à bout de bras, nous faisons nous-mêmes des heures supplémentaires, ils refusent de nous payer, pour le bien des résidents et nous nous faisons du mal », déclare un employé. A Tonneins (47), le syndicat CFDT Santé Sociaux avance que le décès d’un pensionnaire de l’Ehpad de Zoppola en 2023 aurait entraîné le « licenciement de la direction ».

« Des dettes abyssales »

Financièrement, les premières alertes remontent à 2022, selon une personne proche du dossier. « Le problème, c’est que Médicharme appartient à deux fonds d’investissement anglais et américain et qu’il a des dettes abyssales. » Le groupe s’est en effet agrandi en rachetant, parfois au prix fort, des Ehpad existantes pour les exploiter : il est ainsi passé de 1 à 43 établissements en cinq ans.

« Pour libérer de la trésorerie et racheter de nouveaux établissements, Médicharme a vendu les murs de ses Ehpad avec un système de défiscalisation. Nous pourrions acheter à la pièce et percevoir un loyer pour une ou plusieurs chambres », poursuit-il. Le groupe est responsable du paiement des loyers aux nouveaux propriétaires. « Sauf que les loyers négociés à l’époque étaient très élevés. Aujourd’hui, j’ai peur que les investisseurs ne retrouvent pas leurs billes”, poursuit celui qui évoque fin 2022 une charge de 70 millions d’euros entre pertes d’exploitation et provisions pour dépréciation.

Inquiétude

L’hypothèse d’une fermeture des maisons de retraite du groupe laisse les familles en suspens. «Si la maison de retraite fermait, ce serait une catastrophe pour les résidents, leurs familles, mais aussi pour les salariés et toute l’économie locale qui dépend fortement de sa présence. La pharmacie du village vit en grande partie de sa proximité avec l’Ehpad », constate avec inquiétude la belle-fille d’un habitant des Chênes Verts à Agonac, en Dordogne, où le groupe possède également La Juvénie, à Payzac.

La maire d’Agonac, Christelle Druillole, partage ses craintes et rappelle que la résidence de 69 places est le plus gros employeur de son village : « Une fermeture serait dramatique. […] Je suis surtout très inquiet de savoir qui serait candidat à une reprise, car avec tout ce qu’on a entendu récemment sur certains dirigeants d’Ehpad, on a le droit de ne pas être rassuré au premier abord. »

Vente coupée?

Du côté de la direction de Médicharme, on indique que « si une reprise est réalisée, il n’y aura aucun changement pour les salariés, ni pour les résidents. Dans le cas contraire, le groupe, avec l’ARS et les départements, cherchera des solutions locales pour une relance. Dans le cas contraire, l’établissement sera fermé, les salariés licenciés pour raisons économiques et les résidents devront être relocalisés ailleurs. » Le groupe se veut toutefois confiant sur une poursuite de l’activité et précise « [avoir] reçu de solides offres de rachat.

Les observateurs locaux sont prudents : s’agit-il d’offres de rachat des 43 établissements ou d’une « vente à la tranche », secteur par secteur ? Dans le Lot-et-Garonne, l’ancien propriétaire des quatre structures rachetées par Médicharme a déjà manifesté son intérêt, « selon conditions ».

 
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