Comme les deux sœurs ne voulaient pas quitter le bâtiment dans lequel elles étaient nées, la situation était devenue absurde et désespérée.
Le Figaro de Nice
Les jumelles Simone et Christiane Aubert, 75 ans, qui occupaient illégalement depuis près de deux ans la cave d’un immeuble de Nice (Alpes-Maritimes), sont toutes deux décédées, a indiqué la mairie, confirmant une information du quotidien régional. Belle matinée. La première a perdu la vie début mai, la seconde en août, nous dit-on. Depuis octobre 2022, ces deux femmes « squattaient » le sous-sol d’une résidence. La situation était devenue pour le moins absurde, voire « invivable » selon plusieurs locataires.
Les sœurs avaient été expulsées de leur appartement par le nouveau propriétaire qui souhaitait entreprendre des travaux de rénovation. Elles y vivaient, comme leurs parents, en tant que gardiennes depuis leur naissance. Lors des travaux dans l’immeuble et dans cet appartement, elles avaient élu domicile dans la cave, refusant de s’éloigner, même temporairement, de ces logements pour des raisons affectives, comme elles l’expliquaient. A plusieurs reprises, et malgré la présence des ouvriers, elles avaient même tenté d’y revenir malgré les solutions de relogement proposées par les différents services sociaux.
Refus d’aide
Rien n’y fait : les deux sœurs ne veulent partir pour rien au monde, au point de vivre dans des conditions insalubres, dans le noir, sans eau ni électricité dans l’immense sous-sol de cet immeuble moderne et art déco, rénové dans un style niçois. Elles y dorment sur un matelas, au milieu de leurs affaires personnelles qui s’entassent un peu partout. Il est de notoriété publique chez les résidents qu’aucune forme d’hygiène n’est respectée.
A lire aussiLutte contre les squats : à Nice, un propriétaire renforce son dispositif avec des générateurs de fumée
Aucun compromis n’a pu être trouvé avec les services de la ville malgré de multiples tentatives, les deux femmes refusant toute forme d’aide. Deux signalements du centre municipal d’action sociale et de l’agence régionale de santé avaient même fini par être transmis au procureur de la République de Nice. Mais comme elles semblaient le vouloir, les jumelles ont terminé leur journée dans l’immeuble de leur vie.
