Joueur et directeur sportif devenu Légende à l’ASSE, Dominique Rocheteau profite d’une retraite bien méritée. L’ancien international français s’est exprimé dans les colonnes de l’Equipe à l’occasion de ses 70 ans. Extraits.
Dominique Rocheteau: “Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup mon professeur de gym et je voulais être comme lui. Mais comme je ne serais pas allé bien loin dans mes études, j’aurais repris l’entreprise ostréicole familiale avant Anthony, mon petit frère. Pensionnaire à Royan depuis l’âge de 11 ans, je rentrais chez moi l’été pour partir en mer le matin dans le bassin d’Oléron, où se trouvent tous les parcs à huîtres. Nous avons déjeuné sur le bateau et sommes revenus dans l’après-midi. Cela m’a marqué. J’aurais aimé exercer ce métier qui tend à disparaître. C’est pourquoi je suis heureux de voir mon neveu David prendre la relève de mon frère. Elle inaugure ainsi la quatrième génération d’huîtres Rocheteau.
Rocheteau, le plaisir avant tout
Dominique Rocheteau: « Les revendications ne m’ont jamais fait avancer. Le plaisir de jouer, oui. Le matin, je me levais pour m’amuser en jouant au Football. A 16 ans, quand je quittai mon internat de Royan, situé à deux cents mètres de la plage, pour Saint-Étienne, ville pleine de mineurs, ce fut un choc, plus d’océan ni de douceur de vivre. Mais l’envie et le plaisir de jouer ont pris le dessus.
L’apprentissage collectif à l’ASSE
Dominique Rocheteau: “C’est à l’AS Saint-Étienne qu’on m’a appris que le football est un sport collectif. J’ai alors aussi pris beaucoup de plaisir à réaliser un superbe centre ou une belle passe. Si je suis parti au Paris-SG (en 1980) pour jouer avant-centre, je n’ai jamais eu cette obsession du buteur. Je n’étais pas un « tueur » comme Bernard Lacombe. Quand je termine ma carrière, je ne sais pas combien de buts j’ai marqué au total.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que les footballeurs jouent pour les statistiques. Cela me dérange un peu, car je reste convaincu que, même dans le football moderne, on n’obtient pas de résultats à long terme sans cette notion de collectif. C’est ce qui s’est passé à Saint-Étienne dans les années 1970. »
La prise de pouvoir des Verts
Dominique Rocheteau (Ex-ASSE): “Les clubs anglais sont tous rachetés par des capitaux étrangers. Si Saint-Étienne veut revenir à un certain niveau, il faut qu’il passe par là. Après, tout est une question de valeurs. Les étrangers peuvent conserver ceux des Verts, en étant conscients de leur histoire.»
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