La classe est pleine. Le lycée professionnel Marcel-Dassault de Mérignac forme chaque année 30 élèves aux métiers de l’horlogerie. Pendant deux ans, 24 étudiants ont intégré les fondamentaux de ce métier de CAP, et six d’entre eux approfondissent ce savoir-faire par le BMA, le Brevet des Métiers d’Art.
A Mérignac, la formation attire des candidats venus de toute la France, principalement de Nouvelle-Aquitaine. Des promotions entières qui apprennent cette technique, cette minutie. Il n’est pas rare qu’elle séduit des candidats qui cherchent à changer de voie, comme Maxime, 25 ans, revenu à sa passion après un métier de métier. «Le meilleur choix de ma vie», dit-il. Preuve que l’établissement « s’adapte à des profils qui ont des parcours bien précis », souligne le proviseur Eric Rottier.
Inscrit à l’UNESCO
Le Lycée de Mérignac est l’un des rares centres de formation de l’éducation nationale qui existe en France, et l’un des moyens de devenir horloger, avec le titre professionnel du ministère du Travail et les certificats de la Fédération horlogère. Rare mais prisé : la France est réputée pour la qualité de la formation. « Nous avons en France de très bonnes écoles qui sont bien notées à l’international. Chaque année, nous sortons des horlogers travaillant dans les grandes maisons. Il y a de la capacité», constate le délégué général de la fédération horlogère Laurent Baup.
-Après avoir traversé les crises, le secteur semble retrouver un nouveau souffle. Les futurs horlogers trouveront leur place dans les principaux bassins d’emploi qui se situent à Paris et dans l’est de la France, plus précisément en Franche-Comté, son berceau historique. Mais la grande majorité n’hésite pas à traverser la frontière, à la recherche d’une meilleure rémunération : plus de 5.000 personnes travaillent dans le secteur horloger en France et près de 18.000 Français travaillent en Suisse.
Cet axe franco-suisse cultive un savoir-faire désormais inscrit par l’UNESCO au patrimoine immatériel de l’humanité. Chaque année, la grande manufacture Jaegler-LeCoultre, en Suisse, forme pendant un mois six élèves du lycée Marcel-Dassault.