l’essentiel
La 37e édition de Cinélatino, festival du cinéma latino-américain, aura lieu du 21 au 30 mars à Toulouse. 130 films seront présentés ici et en Occitanie.
Les habitués de Cinélatino se souviennent encore du sourire de Teresa Sanchez, généreuse actrice mexicaine et invitée d’honneur de l’édition précédente. Cette année, du 21 au 30 mars, l’accent sera mis sur les peuples autochtones.
« Ce focus se construit avec des films, fictions et documentaires, courts et longs métrages, réalisés par des artistes issus des communautés indigènes, ceux qui ont peuplé l’Amérique du Mexique à la Patagonie avant la colonisation », expliquent les membres de l’ARCALT (Association des Rencontres du Cinéma Latino-Américain de Toulouse). « Plus de quatre cents groupes sociaux, avec leurs langues, leurs mythes, leurs cultures, ont résisté aux politiques de discrimination et de destruction. Devenu un outil pour raconter leurs propres expériences, revitaliser leur identité et freiner les discours coloniaux dominants, le cinéma agit pour transmettre la réalité. patrimoine de l’oralité et préserve la racine historique de chaque peuple. Le focus ne montre qu’une infime partie de la multitude de la création cinématographique, loin des standards traditionnels du cinéma, évitant toute connotation colonialiste ou anthropologique. » (« Regards et voix autochtones ») suivra la Cordillère des Andes et s’étendra de la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique.
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Deux invités d’honneur
Cette année, le festival mettra à l’honneur deux artistes atypiques : le réalisateur algéro-brésilien Karim Aïnouz et la cinéaste argentine Albertina Carri qui seront présentes.
-Né en 1966 à Fortaleza (Brésil), Karim Aïnouz a étudié l’architecture à Brasilia et le cinéma à l’Université de New York. Sa famille est originaire du village kabyle de Taguemount-Azouz, dans le département de Tizi-Ouzou en Algérie. Son premier long métrage « Madame Sata » (2002) est sélectionné à Un Certain Regard avant de recevoir de multiples prix à travers le monde. « O Céu de Suely » (2006) ainsi que « Viajo Porque Preciso », « Volto Porque te Amo », co-réalisé avec Marcelo Gomes (2009), ont été invités au festival de Venise. Son dernier film « Motel Destino » est toujours à l’affiche dans certaines salles du département. Mais plus que sa notoriété, son attachement aux luttes contre toutes formes de pouvoir se retrouve dans la diversité de ses univers.
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Moins connue en Europe, la réalisatrice argentine Albertina Carri est née en 1973 à Buenos Aires. Elle est l’une des figures du Nouveau Cinéma Argentin des années 2000 mais aussi une artiste radicale qui ne triche pas. “Je suis une femme, latino-américaine, orpheline, mère lesbienne et fille de disparus, entre autres, je suis toutes ces identités”, rappelle celle qui s’est inspirée du cinéma pornographique pour certains films ou des détectives noirs pour d’autres. Ses œuvres sont inclassables et sa rencontre s’annonce riche.
En raison de la fermeture de la Cinémathèque de Toulouse pour travaux, le village du festival sera installé dans la cour de l’ENSAV-CROUS et les séances, en plus des cinémas traditionnellement partenaires, seront réparties à la Cave Poésie, salle de la diversité, Salle ENSAV et Sénéchal. La programmation sera dévoilée fin février.