La scène se déroule en 1993, dans un bunker isolé au cœur d’une forêt suisse. François Genoudconnu comme le banquier d’Hitler et des nazis, qui ne s’est jamais inquiété ni de la justice ni de ses remords, est rejoint par une jeune journaliste d’un quotidien israélien (interprétée par Élodie Navarre), qui vient l’interviewer.
Ce duel psychologique constitue le cœur de la pièce L’injustejoué depuis le 23 janvier au Théâtre de la Renaissance. Jacques Weber interprète ainsi ce personnage crasseux, cynique, manipulateur, avec des idées nauséabondes. Dans cette actualité brûlante, a-t-il hésité avant d’accepter ce rôle ? “Oui et non”, a répondu l’acteur et réalisateur, s’adressant à RTL.
En découvrant François Genoud, celui qui a tout joué (au théâtre, au cinéma ou à la télévision, dont un éblouissant Cyrano dans les années 1980) s’est dit : « Je ne peux pas jouer ça. C’est un être froid et sec au calme absolument olympien.ce qui n’a rien à voir avec ma nature. Sans compter que « c’est une confrontation avec une idéologie israélienne et nazie. En ce moment, cela résonne encore plus.
J’ai joué des personnages sales. Le problème c’est que j’étais protégé par le temps et l’Histoire.
Jacques Weber
Jacques Weber a confié qu’il avait “peur”. Et de poursuivre : « J’avais finalement peur des commentaires alentour, où on n’a pas le temps de s’expliquer, parfois un peu trop passionné ou un peu trop renfermé. D’autre part, jouer un sale personnage ne me dérange pas. Tout dépend du réalisateur et de l’éthique qui entoure la série.
-Rappelant avoir déjà incarné des « personnages immondes ». « Le problème c’est que j’étais protégé par le temps et l’histoire, comme dans Shakespeare. Le passé permet cette distance relative», a-t-il conclu.
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