Au début de 2024, le Grand Corps Malade lance un défi au DJ de Franco-Swiss Mosimann: Marier, dans une chanson, Barbara et Eminem, un «bon grand funk des années 80» et des cordes comme Charles Aznavour. Résultat: deux millions de vues et la naissance d’un concept de logement.
Depuis lors, chaque lundi, des centaines de milliers d’abonnés se sont précipités vers le nouveau «morceau de vos rêves» que cet ex-voleur du programme «Star Academy» fait en se conformant aux demandes des artistes (Craig David, Pierre Garnier…), Les sportifs (Florent Manaudou…) ou les figures de la télévision française. Le rire d’un être cher couplé à un rythme de piège, un riff de MGMT ou des bruits d’animaux… tout semble possible pour Mosimann, 36 Porte de réfrigérateur.
«La seule règle est de ne pas avoir peur de rêver», explique le DJ-auto-pianiste-chanteur, même si la magie de l’assemblée et de l’esthétique Instagram masque la difficulté de la tâche. Trois jours sont donc nécessaires pour chaque «piste de rêve»… quand ils réussissent. «Pour 50 chansons publiées, il y a autant que je lance», dit-il. Celui avec le chanteur Ben Mazué est resté dans le port et même l’intelligence artificielle n’a rien fait. «Parfois, vous devez accepter de vous casser le visage», philosophe-t-il.
Dans sa vie antérieure, Quentin Mosimann ne s’est pas vraiment «cassé son visage» mais s’est approché de l’abîme. Le jeune DJ a tondu à Ibiza, il a atterri par hasard avec sa bouche d’ange au «Star AC» en 2008, avec l’espoir d’aider sa mère financièrement. «Moi le petit qui aimait la techno underground, je repére dans un programme super grand public», se souvient de ce musicien auto-apporté, qui se retrouve à 20 ans en chantant en duo avec l’icône du rock française Johnny Hallyday et remporte la compétition. «Je ne pensais pas que j’allais adorer autant», dit-il.
-Le véritable test arrive alors. Bump avec un premier album d’or en double or, Mosimann se retrouve dans la légendaire salle parisienne d’Olympie en 2010 contre son public et un énorme étourdissement: «J’ai vu toutes les personnes qui étaient heureuses, mais je me souviens d’être montée sur scène en me disant que je n’étais pas du tout au bon endroit ». Il décide alors de tout placer.
Commence ensuite une carrière plus incertaine d’Electro DJs, où l’étiquette «Star AC» peut être un fardeau. «J’avais besoin de reconnaissance dans la musique électronique. Vous deviez constamment vous interroger et vous demander: «Est-ce que je mérite ma place?» Il rembobine. Les dates sont liées dans les clubs d’Europe et d’Asie où Mosimann arrive avec ses platines, ses claviers et, parfois, sa batterie, à la recherche du moment parfait. «C’est ce que nous recherchons quand nous sommes DJ, le point culminant, le temps de décrocher quand les gens lâcheront leur téléphone et lâchent. La meilleure chose au monde », explique celui qui est apparu plusieurs fois dans le prestigieux Top 100 de DJ Mag.
Le covide brise un peu l’élan mais, en 2020, le Grand Corps Malade lui a confié la composition de presque tout son album “Ladies”. Près d’un million d’exemplaires sont passés et un disque de diamant orne l’antre parisien de Mosimann, à côté d’une statue et d’une «étrangère». «C’était une nouvelle vie», explique les années trente, a été exprimée par son existence en tant que DJ producteur mais conscient de sa chance. «Je ne rêvais d’une seule chose que lorsque j’étais jeune, c’était pour faire de la musique.»
Aujourd’hui, son agenda DJ est plein et il se prépare à découvrir des artistes pour un prochain album à 100% «Dream Tracks», avec l’obsession de ne pas «trahir lui-même». «Ça a dû être très temps que je puisse me regarder dans le miroir et me dire:» OK, j’aime ce que je fais, “conclut-il.
(AFP)