La Bordée contrainte de réduire sa production de spectacles

C’est avec réticence que La Bordée a annoncé au milieu théâtral québécois sa décision de réduire le nombre de productions de spectacles pour sa prochaine saison.

Sur cinq productions locales par saison, La Bordée ne produira que quatre spectacles pour la saison 2025-2026, dont la programmation devrait être dévoilée en avril.

Dans un communiqué destiné à l’ensemble de la communauté théâtrale de la ville, l’institution culturelle, implantée dans le quartier Saint-Roch depuis près de 50 ans, a rappelé qu’elle vit avec un sous-financement chronique. La contribution du Conseil des arts des lettres du Québec (CALQ) n’a augmenté que de 9 % de 2008 à 2024 alors que l’inflation sur la même période était de 41,8 %.

La Bordée a été fondée pour être une productrice de théâtre, si on coupe ça, à quoi ça sert d’avoir un endroit pour se chauffer, pour éclairer, pour faire vivre, si on n’est pas capable d’offrir des emplois à notre communauté au Québeclaments Rosie Belley, administrative director and co-general director of La Bordée.

Les difficultés financières qui accablent la salle, seul producteur de théâtre à posséder son lieu de création et de distribution au Québec, sont dues à une tempête parfaiteexplique le codirecteur général.

Rosie Belley, the administrative director and co-general director of La Bordée.

Photo : - / Erik Chouinard

Nous sommes un environnement hyper-résilient qui a su s’adapter pendant des décennies face à différentes périodes de défis ou à différents changements de gouvernement, de politiques et tout le reste.dit-elle. Le problème, c’est que nous n’avons plus aucune capacité d’adaptation parce que nous nous sommes trop adaptés à chaque aspect de nos organisations.

N’ayant plus de marge de manœuvre, et espérant sauver la 50 éditione anniversaire qui aura lieu dans deux ans, La Bordée s’est résignée à couper là où elle le pouvait, en production.

Une multitude de facteurs

C’est une première pour ce théâtre vieux de près d’un demi-siècle. La Bordée est l’un des deux seuls théâtres, avec le Trident, à produire des spectacles.

Nous supprimons 20 % de nos activités de création et de production, c’est majeur. De quoi vivront les artistes québécois ? On sait très bien qu’ils ne vivent pas des deux ou trois contrats qu’on arrive à leur donner en salles.souligne Rosie Belley, visiblement inquiète.

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The La Bordée theater, on the edge of rue Saint-Joseph Est.

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Photo : - / Marc-André Turgeon

Le directeur ne rejette pas toute la responsabilité du manque d’argent sur le gouvernement. Une multitude de facteurs, notamment la hausse des coûts, l’inflation, les coûts de construction et la hausse du salaire minimum, y ont contribué.

L’augmentation du Smic ces dernières années a été de 40% sur 7 ans. C’est 12 à 13 % de plus que l’inflationmentions Rosie Belley. Dans le secteur culturel, cela ne se cache pas, les salaires sont plus bas que dans les autres secteurs. C’est difficile d’être compétitif.

Pour nous, nous gérons les placeurs, les guichetiers. Lorsque le salaire minimum augmente de 40 %, une bonne partie de notre masse salariale augmente également de 40 % et déséquilibre complètement notre échelle salariale interne à l’organisation.

Une citation de Rosie Belley, administrative director and co-general director of La Bordée.

La Bordée soutient les revendications du Front commun pour les arts. Notamment l’indexation des programmes. Il est étonnant que le soutien apporté à la mission, à des organismes comme La Bordée qui aura 50 ans dans deux ans, ne soit pas indexé dans le temps.elle mentionne.

Saint-Roch au coeur

Le théâtre a connu son lot de défis ces dernières années. La pandémie, le travail de quartier et le sans-abrisme qui est plus visible. C’est sûr qu’en ce moment avec les enjeux de cohabitation à Saint-Roch, on sait que notre public est sensible à ça. Les gens ne sont pas aveugles, dit-elle.

La presse que Saint-Roch reçoit actuellement est difficile. Mais La Bordée reste un pilier incontestable de Saint-Roch. Nous sommes ici, nous sommes en place depuis 2002, c’est un bâtiment dédié au théâtre.

Une citation de Rosie Belley Administrative Director and Co-General Manager of La Bordée.

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Rosalie Cournoyer et Vincent Champoux font partie de la distribution de la pièce « Inframonde » présentée actuellement au théâtre La Bordée.

Photo : -

La Bordée receives 40,000 spectators annually. Nous sommes un levier économique, culturel et vital pour Saint-Roch. Venir à La Bordée, c’est une manière de soutenir le quartier, de contribuer à sa vitalité !

La Bordée dévoilera la programmation 2025-2026 au printemps.

 
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