Il est connu sur Internet sous le nom de Rayquamaster. Mathias Escofier de Lille, expert reconnu dans l’univers des jeux de cartes Pokémon, possède une collection estimée à plus d’un million d’euros. Ancien professeur de philosophie, il a tout quitté pour vivre de sa passion d’enfance et est en 2025 l’un des plus gros vendeurs de cartes sur une plateforme en ligne.
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Il n’a que 29 ans et pourtant il est l’un des experts mondiaux dans son domaine : les cartes Pokémon. Heureux propriétaire d’une collection estimée à plus d’un million d’euros, Mathias Escofier, alias Rayquamaster, vit en 2025 de son activité d’achat et de revente de cartes. “Alliant ma passion et mon métier, je ne pouvais pas rêver mieux.»
Son appartement est une caverne d’Ali Baba. Ici, des objets issus d’une collection sur le thème de Guerres des étoileslà, des maquettes de paquebots du XXe siècle… Mais la préférence du Lillois Mathias Escofier va à l’univers Pokémon. Cet ancien professeur de philosophie de 29 ans a tout quitté en 2021 pour vivre de sa passion d’enfance.
“J’ai commencé très tôtil se souvient. En 1999, c’était Pokémania. J’étais tout petit quand il a débarqué au Japon, puis aux Etats-Unis et en France. C’était une poussée. Dans la cour, tout le monde échangeait des cartes sans que je comprenne vraiment ce qui se passait.
« Je voulais être comme eux et une chose en a entraîné une autre et j’ai acheté des jeux vidéo. C’est devenu une passion et je n’ai jamais abandonné. Même lorsque mes amis ont cessé de s’y intéresser au collège, je n’ai jamais quitté le navire..»
Connu sous le nom de Rayquamaster, en référence à Rayquaza, son Pokémon préféré, il possède l’une des collections les plus impressionnantes de France. Après avoir débuté avec les cartes françaises, il s’ouvre progressivement aux marchés japonais et anglais, devenant ainsi un expert reconnu dans l’univers du JCC Pokémon (jeux de cartes à collectionner).
“Tout est à la banque dans un coffre-fort sécurisé, sinon je ne pourrais pas dormir sur mes deux oreilles !», admet-il. Issu d’un milieu modeste, il n’a visiblement pas dépensé cette somme pour acquérir sa collection dont la valeur oscille entre 800 000 et 1,5 million d’euros selon les périodes.
“J’ai glané tout ça au fur et à mesureil explique. Ma toute première carte était un Pitch de la série Jungle. En 2016, l’application mobile Pokémon Go révolutionne le marché et là, mes cartes prennent de la valeur. Popularité et rareté sont les deux piliers qui guident la valeur des cartes Pokémon.»
-“Pendant le Covid, il y a eu aussi une période de hausse très importante, se souvient Mathias. De nombreux influenceurs ont commencé à parler de Pokémon et ont ressorti leurs cartes d’enfance. On s’attend aussi à un pic en fin d’année avec le 30ème anniversaire de cet univers.»
Aujourd’hui, il vit de son activité d’achat – revente, notamment sur la plateforme américaine de live shopping Whatnot, arrivée en France il y a quelques années. Il combine ventes en direct, enchères interactives et communautés de passionnés, notamment de fans de Pokémon. Plus de 200 produits y sont vendus chaque minute et un vendeur sur dix vend à plein temps.
“Dès que je vois qu’une cinquantaine de personnes me regardentexplique Mathias, Je lance une vente aux enchères. Le live shopping me permet de créer une vraie relation de confiance avec ma communautécomme cette fois où un téléspectateur a dessiné sa carte préférée, l’Amphinobi Alternate Art, lors de son premier achat sur mon live !
“Ce que j’aime dans cette plateformeil continue, Tout d’abord, les enchères ne durent pas des jours, mais une minute. Et puis ça permet d’interagir. Les gens peuvent discuter sur le chat, nous ne nous connectons pas seulement pour vendre. On parle de notre passion, des jeux vidéo, des dessins animés…“
Pour son activité d’achat – revente, Mathias s’approvisionne via les réseaux sociaux et les sites d’enchères. Entrepreneur à 100%, il ne se verse pas de salaire. “Chaque mois est différent. Décembre par exemple se marie toujours très bien avec les vacances. J’ai un chiffre d’affaires brut de 4500 – 5000 euros. Je fais aussi des mois à 1500. Je ne me verse pas de Smic, je vis de ce qu’il me reste après le passage de l’Urssaf.»
Et puis, toujours sous le nom de Rayquamaster, le Lillois gère depuis 2011 une chaîne YouTube qui compte près de 10 000 abonnés, sur laquelle il poste des vidéos correspondant à plusieurs rubriques. “Pokénews détaille les dernières nouveautés en matière de cartes, séries et jeux vidéo. Pokédollar s’intéresse à l’aspect financier.
« Il existe également une section consacrée exclusivement aux Pokémon Shiny, très recherchés dans le jeu vidéo. On tombe une fois sur un Shiny en 8192. Il y a toute une communauté de joueurs qui ne s’intéressent qu’à ça. Ma section préférée est la mythologie, les concepts autour de la religion dans Pokémon. Ayant étudié la philosophie, cela me fascine !“
La nostalgie, ça marche !
Mathias EscofierAlias Rayquamaster
Aujourd’hui, il est difficile pour Mathias d’augmenter sa collection de cartes anciennes («J’ai presque tout !“). Mais il continue d’acheter des pièces récentes. “Pour les séries anciennes, plus les années passent, plus elles se font rares. De nouvelles séries de cartes sortent tous les trois mois depuis que Pokémon continue d’être publié..»
Bien sûr, il existe d’autres types de cartes à collectionner, mais «Pokémon reste le fer de lancese réjouit Mathias. Il existe également Lorcana, une adaptation Disney. La magie reste la plus connue, car la plus ancienne, datant du début des années 90. La nostalgie, ça marche !“