Grace Kelly, Dalida, Edith Piaf… Quand les stars étaient aux beaux jours à l’Hôtel de la Barbacane à Foix

Grace Kelly, Dalida, Edith Piaf… Quand les stars étaient aux beaux jours à l’Hôtel de la Barbacane à Foix
Grace Kelly, Dalida, Edith Piaf… Quand les stars étaient aux beaux jours à l’Hôtel de la Barbacane à Foix

l’essentiel
René Déjean, exploitant de l’Hôtel de la Barbacane depuis 25 ans, raconte des anecdotes sur cet établissement huppé de la ville de Foix qui a accueilli de nombreuses stars. Mais aussi sa tristesse de savoir qu’il sera transformé en habitat privé.

Aujourd’hui encore, les regards se tournent vers la belle façade en pierre de l’Hôtel de la Barbacane, avenue de Lérida, qui a accueilli tant de célébrités. Et René Déjean connaissait ces célébrités. Aujourd’hui âgé de 96 ans, l’habitant de Dalou fut à la tête de l’hôtel de 1952 à 1977 et se souvient encore de nombreuses anecdotes de ses années d’or.

L’histoire commence avant même le nonagénaire : son grand-père, Adrien, a acheté la Barbacane à Lubin Montaut, qui vivait à Paris. Ce dernier était directeur de la caserne de la Pépinière, qui abritait un palais pour les officiers de la marine nationale. Il aimait fréquenter régulièrement le Moulin Rouge et négligeait le Barbican, s’endettant et empruntant de l’argent à Adrien Déjean, qu’il ne remboursa jamais. Adrien propose alors d’acheter le Barbican, alors appelé Hôtel Montaut, ce qu’il accepte.

Commence alors l’ère Déjean à la tête de la Barbacane, qui voit passer de nombreuses célébrités, à commencer par une tête couronnée. Grâce de Monaco, connue pour sa beauté et sa simplicité, s’y est arrêtée. « La princesse se rendait à Lourdes et en chemin, elle s’est arrêtée chez nous, accompagnée de son secrétaire particulier et de sa dame d’honneur. Très gaie, elle aimait la cuisine française, le cadre avec vue sur le château et le calme. Ce fut une belle rencontre inoubliable », raconte René Déjean.

L’hôtel préféré des musiciens

C’est alors d’un trio plutôt musical dont se souvient l’ancien manager : Charles Aznavour, bien que peu connu à l’époque, venu avec Édith Piaf et son mari Jacques Pills, également chanteur. Aznavour, venu dans une Rolls-Royce, était le compositeur des chansons de la « diva ». “Le soir, explique la nonagénaire, j’ai été un peu ivre jusqu’à 2 heures du matin et avec Charles, nous avons porté Edith jusqu’à sa chambre, elle n’a pas pu monter les escaliers.” 15 ans plus tard, Charles Aznavour revient au Barbican, cette fois avec le statut de star. « Je lui ai dit : ‘Tu as beaucoup grandi, non pas en taille, mais en talent’ », rit encore René.

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Il se souvient encore de s’être lié d’amitié avec Gilbert Bécaud. « Il avait poussé le chant, car il était soliste dans la chorale des petits chanteurs du Comminges de Saint-Gaudens. La soirée s’est terminée par le festival de Foix. » René fait également l’éloge d’un autre chanteur, Luis Mariano : « C’était un grand monsieur, courtois et amical. Je lui ai chanté un couplet de sa chanson “Mexico” et il m’a dit “Tu as une plus belle voix que moi !”

Dalida a également fait un détour par l’hôtel, où elle a plutôt mal dormi à cause d’un moustique et a fait un petit scandale à la réception de l’hôtel en disant « ce n’est pas un hôtel, c’est un désastre ? » C’est lors de ce séjour qu’elle se produit de nuit sur le plateau de la Villote et avale un moustique, rentre à l’hôtel, mais reprend le chant sous les sifflets du public venu en masse, se souvient René. Elle était accompagnée du comte de Saint-Germain qui était en fait son amant. Avant de partir, elle a volontairement renversé un présentoir posé sur le bureau d’accueil, très contrariée. » Elle a porté plainte, René Déjean aussi, puis tout le monde l’a retirée.

Autant de stars qui ont marqué René et le personnel du Barbican, ainsi que les personnes qui gravitaient autour de l’hôtel Fuxé. « Albert Gérin, qui tenait le café de la mairie, est l’employé qui est resté le plus longtemps à notre service, avec Monique Erbetti et Armand Facchetti, qui se sont mariés. Georges Balanca, vétéran des 14-18 ans, venait chaque jour avec son chien s’asseoir en bas des escaliers et prendre l’apéritif. Nous étions très amis», se souvient avec émotion l’ancien exploitant.

Une histoire qui se termine un peu brusquement

Mais pourquoi, avec une vie aussi animée, avez-vous quitté le Barbican à la fin des années 1970 ? «Je n’étais que gérant sans être propriétaire», explique René. Même si 15 puis 12 millions de francs ont été investis, mon père, même s’il en était propriétaire, a décidé de ne pas renouveler le bail de gérance. » La conclusion d’une belle aventure gastronomique pour le Fuxéen, qui se dit aujourd’hui attristé par ce qui va advenir de l’hôtel – la transformation en logements avec un commerce au rez-de-chaussée – même s’il comprend les difficultés liées à sa gestion : « C’est c’est vrai que cet hôtel n’était plus rentable. Les autoroutes et déviations permettent difficilement aux voitures et motos de circuler sur l’ancien axe de Perpignan à Bayonne, cette fameuse RN 119. Pour gérer ce type d’établissement, il fallait beaucoup de personnel, il y avait jusqu’à 23 salariés en haute saison, ce qui n’est plus possible aujourd’hui.

 
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