Les nominations aux Victoires de la Musique viennent d’être annoncées et démontrent, une fois de plus, la paresse d’une institution qui peine à honorer la diversité de la scène musicale française.
Comme chaque hiver, la cérémonie des Victoires de la Musique n’a pas encore eu lieu mais les raisons d’irritation prennent déjà le dessus rien qu’à la lecture des nominations dévoilées ce lundi 13 janvier pour la 40e édition, qui sera présidée par Alain Souchon le 14 février au Seine Musicale. “Jamais heureux», nous dira-t-on. Ou plutôt «Bonjour maman Bobo», leur dira-t-on.
Par où commencer parmi ces neuf catégories où l’on s’étonne, comme chaque année, d’une surreprésentation d’artistes cités à plusieurs reprises (9 sur 34, dont quatre nominations au Père Noël, cherchez l’erreur pour l’ancien-chanteur de Hyphen Hyphen ) au détriment de la diversité musicale en France ? Autre question, les trois nominations d’Aliocha Schneider (révélation masculine, révélation de scène et chanson originale) semblent pour le moins excessives, sauf à savoir que le président de l’association Les Victoires de la musique, Vincent Frèrebeau, s’implique dans Local, le label du chanteur franco-canadien…
-Oublier, encore et encore
Alors que la réduction du nombre de catégories, introduite depuis 2020, continue de susciter des interrogations sur une représentation tronquée des styles musicaux, la réhabilitation des albums par genre (variété, rock, musiques urbaines, rap, musiques du monde, musiques électroniques) permettrait, au contraire, pour y remédier. Comment comprendre autrement des oublis, tous plus flagrants les uns que les autres ? En commençant par Vivant, de Malik Djoudi, le meilleur album français de l’année. Ou quoi, par Bonnie Banane, lauréate du prix Joséphine 2024 ? Les exemples abondent malheureusement comme à Gravelotte, un peu comme les défaites au soir de la cérémonie annuelle des Victoires de la Musique.
Alors, une fois de plus, on misera sur quelques victoires d’artistes ardemment soutenues par la rédaction du Inrockuptiblesde Philippe Katerine à Zaho de Sagazan, de Clara Luciani à Justice, d’Alain Chamfort à Yoa. Et si l’on peut se réjouir de la nomination des mémorables cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 parmi les concerts de l’année et du formidable documentaire sur DJ Mehdi de Thibaut de Longeville dans les créations audiovisuelles, le compte musical n’y est toujours pas. pour cette édition du 40e anniversaire.