l’essentiel
Installé à Artigat depuis 16 ans, Gérard Bournazel a commencé à écrire tardivement mais avec une passion bouillonnante. Dans son dernier roman, l’auteur nous plonge dans une histoire d’amour et de liberté en Ariège.
Si les moraines sont des amas de roches transportées par les glaciers, pour le romancier Gérard Bournazel, c’est aussi le nom de la grande maison du pays de Foix et le théâtre de son dernier roman : Un été dans les moraines. Une histoire qui raconte les premiers pas amoureux d’un jeune homme dans son milieu familial.
« Cela se passe en Ariège, dans les années 1920, une époque que j’affectionne particulièrement et qui me semble pleine de bouleversements. »
Riche, à l’image de la famille bourgeoise du roman, enfermée dans ses valeurs immuables. De son côté, les sentiments s’épanouissent dans le cœur du jeune Alain, 16 ans au début du récit, et qui, au fil des pages, s’affranchit de ces valeurs. On avale le livre en soutien total au narrateur jusqu’à la dernière page. Parce que l’écriture est limpide et ne se perd pas dans des fioritures inutiles.
« J’aime les choses concrètes et les choses dites clairement, sans longueur descriptive, mais avec une histoire principale qui ouvre plusieurs tiroirs sans se perdre », sourit Gérard Bournazel, qui lâche quelques éléments de sa propre existence.
« Je suis parisien, un vrai parisien. J’ai travaillé dans le secteur bancaire pendant 25 ans, mais un jour j’ai décidé de tout quitter. Je me souviens avoir dit à mon supérieur : tu as une semaine pour trouver un remplaçant, je m’en vais ! » Et tout aussi épique fut son arrivée en Ariège en 1991.
« J’ai pris la carte de France, je savais où je ne voulais pas aller, et c’est pendant les vacances que j’arrive au pied du Château de Foix, baigné de soleil. C’est là que je veux vivre. » Ici, il lui fallait faire du concret, construire des maisons, se sentir utile, mais c’est bien plus tard, une fois à la retraite, immobilisé par une opération, qu’il assouvit sa passion secrète : écrire.
« En une semaine, j’avais déjà rempli un cahier, puis un second. » Et un premier roman, et bien d’autres, jusqu’au dernier sorti en novembre 2024. Un livre en tout cas bien accueilli par son éditeur ainsi que son entourage.
« Ce qui me plaît, c’est que mes lecteurs me disent qu’ils ne lâchent pas le livre jusqu’à la fin. » Un été dans les moraines, 156 pages, édition Le Lys Bleu, 17 €, disponible dans les magasins locaux ou en ligne.
Michel Buc