Isabelle Zutter est une peintre de la lumière. Elle sait capturer ces instants où ombre et lumière subliment un décor. La couleur blanche est nuancée de rose, de mauve et de bleu. Sa peinture nous fait voyager dans l’ambiance méditerranéenne des lieux de son enfance.
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Isabelle Zutter, peintre, vit et travaille à Montpellier. Elle y est née et a grandi, à proximité de la place de la Comédie et du musée Fabre, où elle se rendait régulièrement dès l’âge de 12 ans. Devant les tableaux du peintre montpelliérain Frédéric Bazille, Vue du village, La robe rose, elle a une impression de déjà vu, d’être chez elle.
Nous sommes véritablement conditionnés par notre enfance, notre monde familier. Je suis une fière femme du Sud. Alors, toutes ces couleurs vives, tout ce contraste de lumière, c’est en fait tout ce qui me transporte
La véranda aux citronniers, une œuvre de la peintre Isabelle Zutter
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© Isabelle Zutter
Après un Bac A7 arts plastiques, elle étudie le graphisme à Paris, avant de se tourner vers la peinture. Elle est repérée par le magazine Marie-Claire en 1988 qui titre : Isabelle Zutter, une femme artiste. Une dizaine d’années plus tard, elle suit des cours de peinture avec François Legrand et Christoff Debusschere, élèves du peintre Philippe Lejeune à l’école d’Etampes. Elle partage avec eux une analyse aiguë de la lumière, tout en conservant son identité de femme du Sud.
Un sujet naît de la petite lumière qui tombe sur un objet à un instant donné. C’est anecdotique le sujet, en fait c’est léger d’abord
La table pastèque, une œuvre d’Isabelle Zutter
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© Isabelle Zutter
La couleur de l’ombre
Le maître d’Isabelle Zutter était le peintre espagnol Joaquin Sorolla (1863-1923), connu pour sa maîtrise de la couleur blanche. Promenade au bord de la merpeint à l’été 1909, est son tableau le plus célèbre. La couleur de l’ombre est une révélation. Le style Sorolla est décrit comme impressionniste voire luminaires
Quand on regarde bien la correspondance des couleurs, on voit vraiment de vrais roses au sol, de vrais violets dans les ombres.
Pour l’artiste, on n’arrive jamais à atteindre la vraie lumière extérieure mais le but est de s’en rapprocher et de capter un instant précis. Elle explique parfaitement comment des touches de blanc avec un pinceau vont éclairer un tableau.
La sieste, une œuvre d’Isabelle Zutter
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© Isabelle Zutter
Appliquer de la couleur au soleil de midi
Quand on regarde les tableaux d’Isabelle Zutter, on sent la chaleur du midi. Nous pourrions écouter La ballade d’août 75 par Charlélie Couture ou Retour par Estrella Morente. C’est une peinture sensorielle qui vous emmène dans un voyage à travers le temps et l’espace. Elle n’hésite pas à déplacer objets et meubles, à ajouter sur une table des fruits colorés dans un bol, comme des citrons qui attireront le regard par la puissance de leur couleur. Elle construit et met en scène son décor.
Dans un tableau, il faut exagérer les couleurs. Là, je dépose des mauves, des bleus, des verts émeraude. C’est le plus important : la manière d’appliquer les couleurs
Bord de mer, une œuvre d’Isabelle Zutter
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© Isabelle Zutter
Le peintre travaille à partir de photos et de pochades (petit format exécutés sur place en extérieur) qui sont des supports de mémoire. Elle peint son monde familier, son mazet situé entre Narbonne et Béziers, le hangar de Minorque, celui de Louise, Sophie, le Rayol, Cadaquès… Il y a dans la peinture d’Isabelle Zutter, une âme méridionale portée par une éblouissante lumière balayée de mistral.
