Alicia Vikander en épouse héroïque face à Jude Law en roi purulent

Alicia Vikander en épouse héroïque face à Jude Law en roi purulent
Alicia Vikander en épouse héroïque face à Jude Law en roi purulent
Henry VIII (Jude Law) et Catherine Parr (Alicia Vikander) dans « The Queen’s Game » (2023), de Karim Aïnouz. SÉLECTION ARP

CANAL+ CINÉMA(S) – VENDREDI 10 JANVIER À 21H – FILM

En adaptant Le jeu de la reine (Gambit de la Dame. Un roman de Katherine Parr), premier tome de la trilogie sur les Tudors de la romancière anglaise Elizabeth Fremantle − parue en 2012 et traduite en français en 2022 aux Editions Hauteville −, le réalisateur brésilien Karim Aïnouz célèbre une femme brillante jusqu’ici peu représentée dans l’histoire de la dynastie. … L’inédite Catherine Parr, la sixième épouse du roi Henri VIII, qui a répudié ou assassiné la plupart de ses ex-épouses, risque sa vie pour s’être à nouveau rapprochée du mouvement réformiste qui prône presque ouvertement l’anarchie.

Karim Aïnouz nous avait habitués aux chroniques des mœurs contemporaines captées dans son pays (Marin de montagne2021). Il fait ici un grand pas vers le film d’époque anglophone. La trilogie sur les Tudors, immense best-seller, surfe sur la vague du néo-féminisme et de la célébration des femmes fortes, dont la reine Catherine Parr, héroïne de ce premier opus, est un bel exemple.

En préférant l’histoire de la persévérance à celle de l’émancipation, le réalisateur fait un pas de côté. Le jeu de la reine progresse en gros plans, ce qui le distingue des reconstitutions typiques de la cour du XVIe sièclee siècle, qui se donnent souvent pour mission de montrer tout le cérémonial. Il semble même que l’on assiste à quelque chose qui concerne reine du porno ou roi pornoavec ce goût pour l’esthétique des entrailles qui rappelle sans doute la férocité d’antan. Si l’approche est un peu artificielle, notons que Jude Law, dans le rôle du roi purulent, change radicalement de registre. C’est le grand événement du film.

Mari physiquement monstrueux

Sixième épouse d’Henri VIII, qu’elle épousa en 1543, Catherine Parr se distingua par l’intelligence de sa gouvernance de régente, tandis que son époux faisait la guerre à François Ier.estelle a des sympathies pour les forces progressistes du royaume et professe un penchant pour la Réforme.

C’est ce dernier engagement qui faillit la faire brûler en public, Mgr Etienne Gardiner ayant réussi à convaincre le monarque de l’hérésie de son épouse. Son intelligence lui permet cependant de regagner les faveurs d’un mari devenu mentalement et physiquement monstrueux avec l’âge.

D’où, après le côté poudré et sophistiqué de la royauté selon Maïwenn (Jeanne du Barry2023), voici la partie rustique et scrofuleuse de la cour. Boiseries sombres et lumière de cave. Roi Dingo et jambe gangreneuse. Brouillard dans la plaine, score formel et peste noire. Personnages en carton. Vu et revu une centaine de fois. Avec l’étendard féministe qui flotte désormais sur la marmite académique.

Le jeu de la reinefilm de Karim Aïnouz (UE-RU, 2023, 120 min). Avec Alicia Vikander, Jude Law, Simon Russell Beale. Disponible sur demande sur MyCanal.

Maroussia Dubreuil et Jacques Mandelbaum

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