Les derniers Mohicans du flipper accueillent les visiteurs et inaugurent le musée

À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier voyage surtout en fuite, son bureau dans son sac à dos, à la recherche de sujets et de gens fascinants. Il s’adresse à tout le monde et s’intéresse à tous les horizons dans cette chronique urbaine.

Combat mortel, Pac-Man, Âne Kong, Double-Dragonetc : un atelier de réparation de machines d’arcade à Montréal allume toutes ses machines deux fois par semaine et recrée le joyeux chaos sonore typique des arcades du tournant des années 1990.

Ajouter un cadre en métal lourd ou du hard rock et vous voilà dans l’ambiance d’une arcade de la rue Sainte-Catherine au moment de l’émeute du stade provoquée par l’impolitesse d’Axl Rose.

« Beaucoup de pères viennent avec leurs enfants pour partager une partie de leur jeunesse », se réjouit Mike Loftus, 49 ans.

Il a fondé l’atelier Pinball Medic à Ottawa avant d’ouvrir une adresse à Montréal.

Le rez-de-chaussée regorge de machines à boules : Docteur Who, Alerte à Malibu (avec Pamela Anderson et David Hasselhoff), Crypte des Contes, Dracula, Héros de la dernière action (avec Arnold Schwarzenegger), Metallica, Playboy, Kiss, Rolling Stones, etc.

Le rez-de-chaussée est rempli de machines à balles.

Louis-Philippe Messier

«Notre machine la plus ancienne est la Night Rider de 1977, qui est entièrement électromécanique», me dit M. Loftus.

“J’ai pimpé la machine Kiss pour qu’elle puisse jouer des dizaines de chansons du groupe », s’enthousiasme Rob Illuiri, associé d’affaires de M. Loftus qui dirige l’atelier à Montréal depuis 4 ans.

Reliques Techno

Derrière le comptoir, des réparateurs interviennent sur des tables cassées ou usées posées sur des râteliers à cercueils.

Mike Loftus répare une table qu’il a surélevée à l’aide d’un support à cercueil.

Louis-Philippe Messier

Je vois des reliques technologiques qui évoquent des souvenirs lointains :

“Ce sont les joysticks originaux de Pac-Man », me confirme Rob Illuiri.


Des joysticks d’arcade Pac-Man.

Louis-Philippe Messier

Au dessus d’un comptoir se trouvent des tables où des voyants clignotants indiquent si les cartes mères des machines fonctionnent :

«Ces appareils conçus maison m’évitent de devoir placer la carte sur une machine pour vérifier si elle fonctionne», m’explique M. Illuiri.


Rob et Mike

Au-dessus d’un comptoir se trouvent des tables où des voyants clignotants indiquent si les cartes mères des machines fonctionnent.

Louis-Philippe Messier

Une clé sous une table permet de soulever sa partie supérieure et de dévoiler ses circuits internes que je pourrais qualifier de spaghetti de fils électriques.

« Recâbler complètement un de ces jouets peut prendre environ 80 heures », m’a expliqué M. Loftus.


Rob et Mike

Un enchevêtrement de fils relie les éléments de la machine à la carte mère.

Louis-Philippe Messier

Une sorte de piston mécanique, déclenché lorsqu’une balle heurte un ruban de caoutchouc, se replie et propulse la balle.


Rob et Mike

Une sorte de piston mécanique, déclenché lorsqu’une balle heurte un ruban de caoutchouc, se replie et propulse la balle.

Louis-Philippe Messier

« Chaque table a ses règles et, quand on les respecte, ça multiplie les points », m’explique M. Loftus.

« Certains bons joueurs jouent des matchs qui durent 30 ou 45 minutes », ajoute-t-il.


Rob et Mike

Chaque jeu possède ses propres règles… à suivre pour ceux qui souhaitent maximiser leurs points.

Louis-Philippe Messier

Un sous-sol électronique

Au sous-sol de l’atelier, on retrouve des jeux électroniques, dont Double-Dragon et Combat mortel…ainsi que les classiques Pac-Man et Âne Kong.

J’y joue et… misère ! Il est difficile!


Rob et Mike

Donkey Kong et Pac-Man sont des jeux stimulants !

Louis-Philippe Messier

« Il s’agissait d’avaler vos 25 centimes le plus vite possible ! Certaines salles d’arcade remboursaient leurs machines en un mois tellement c’était rentable », commente M. Illuiri.

(En écrivant cette chronique, j’entends encore cette foutue musique de Double-Dragon qui ne me sort plus de la tête.)

Un musée

Comme les amis manquent de place pour leurs appareils, ils lanceront fin janvier un « Musée du flipper d’Ottawa et de Montréal » à Alfred, petite ville franco-ontarienne, dans un ancien restaurant qui a gardé sa décoration des années 1970-1980. … c’est bien!

Toutes les machines sont à vendre (si vous avez quelques milliers de dollars à dépenser).

Vendredi soir de 17h à 22h et dimanche de 11h à 16h, vous pouvez jouer aux machines autant que vous le souhaitez pour 20$.

 
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