Ce 6 janvier c’est Épiphanie. Le jour où les Rois Mages, Gaspard, Melchior et Balthazar, apportèrent leurs cadeaux à l’enfant roi Jésus. Et forcément, cette journée fait écho La chanson de Sheila, Les Trois Magesqui étaient à l’origine des guerriers écossais.
Ils portaient des kilts, jouaient de la cornemuse et appartenaient au clan McDougal qui luttait contre son rival, le clan McGregor. Autant dire qu’on était plutôt dans une ambiance à la Michel Sardou de Lacs du Connemara que dans celui de l’Est de Gaspard, Melchior et Balthazar.
La raison est que la chanson de Sheila est une reprise d’une chanson du groupe écossais Middle of the Road, Tweedle
Dee Tweedle Dum qui peut se traduire par « Bonnet blanc et bonnet blanc ». Et qui racontait une histoire comme « Braveheart ».
Alors, comment en sommes-nous arrivés aux Rois Mages ? En 1971, ce groupe pop écossais peine à percer en Grande-Bretagne et s’exile en Italie. Là, ils rencontrent un producteur transalpin Giacomo Tosti qui va créer pour eux des tubes et leur permettre de vendre plus de cinq millions de disques dans toute l’Europe, notamment en Suède où Agnetha, la blonde d’ABBA, avant de rejoindre le groupe, reprendra deux de leurs chansons. . ABBA qui a également admis que Middle of the Road avait été l’une de leurs inspirations musicales. Ainsi que celui de Sheila, par un concours de circonstances improbables.
« Les Rois Sages » numéro un en France
Le chorégraphe de Sheila, lors d’un voyage en Italie, tombe sur la chanson Tweedle Dee en regardant une publicité à la télévision. La chanson y eut un tel succès que Fiat l’utilisa pour la publicité dédiée à sa Fiat 127. C’est ce 45 tours que le bonhomme rapporta en France et transmis à Claude Carrère, le producteur de Sheila. Il adore le titre et décide de l’adapter. Et il a cliqué en voyant la couverture. Ci-dessus, on voit le groupe écossais en tenues orientales en plein désert à côté de la Fiat 127 et il pense immédiatement aux Rois Mages. Et j’ai donc écrit ce texte en prenant quelques libertés.
Tout d’abord, “comme les Rois Mages de Galilée”, c’est faux. Ils n’y ont jamais mis les pieds. Ils sont allés en Judée. Et non pas « suivre des yeux l’étoile du berger », surnom donné à Vénus, planète qui apparaît dans le ciel comme une étoile parce qu’elle est si proche du Soleil qu’elle réfléchit sa lumière. En réalité, les astronomes dont le célèbre Kepler estiment que pour retrouver Bethléem, les Rois Mages ont suivi non pas Vénus mais une conjonction entre Saturne et Jupiter. Soit un instant où dans la voûte stellaire, les deux planètes sont apparues proches, éclairées par le Soleil.
Des petites imprécisions qui n’ont pas empêché ces « Rois Sorciers » d’être numéros un en France en mars 1971. Et même de voyager non pas en Galilée… mais en Espagne.
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