Par Léa Mabilon
Publié
4 janvier à 12h24,
mis à jour 4 janvier à 17h17
La façon dont nous communiquons en dit-elle beaucoup sur nous ? Selon des chercheurs de l’Université d’Indiana, la façon dont nous écrivons des textes donne des indices sur notre personnalité et notre intelligence émotionnelle.
Des lettres manuscrites aux SMS, la correspondance a toujours été un outil de communication essentiel. Longtemps critiqué pour avoir appauvri la richesse des missives manuscrites, remplaçant nos longues envolées lyriques par des phrases courtes et plus directes, les SMS ont donné naissance à une nouvelle forme d’échanges, ponctués notamment par l’apparition d’émojis : ces petites icônes représentant un personnage en action. Des chercheurs de l’Université d’Indiana ont établi un lien entre ces images numériques et notre intelligence émotionnelle, rapporte Semaine d’actualités . Dans leur étude, ils expliquent qu’ajouter cet ornement textuel à nos dialogues serait une plus grande capacité à faire preuve d’empathie.
Type de pièce jointe « sécurisée »
«La façon dont nous interagissons lors de communications virtuelles peut révéler quelque chose de plus sur nous-mêmes», a déclaré l’auteur de l’article et psychologue de l’Université d’Indiana, Simon Dubé, dans un communiqué. Ce n’est pas seulement un smiley ou un emoji cœur : c’est un moyen de transmettre un message et de communiquer plus efficacement, et la façon dont vous l’utilisez nous en apprend beaucoup sur vous. L’étude s’appuie sur un échantillon de 320 adultes, une trentaine d’Américains d’une trentaine d’années, majoritairement hétérosexuels blancs, actifs dans la société, envoyant et recevant régulièrement des SMS.
Bien entendu, il s’agit d’une communication intime et non professionnelle, l’usage étant d’utiliser des expressions plus polies et non des « smileys ». Alors que les psychologues distinguent également différents types d’attachement – « sécurisé », évitant, anxieux et chaotique – les chercheurs assurent que les personnes ajoutant plus d’émoticônes à leurs messages privés seraient souvent dans des relations plus « sécurisées », c’est-à-dire un attachement relativement stable et adapté émotionnellement et comportementalement. caractérisé par une enfance passée dans un environnement plutôt sain et équilibré. À l’inverse, les enfants dont les parents sont émotionnellement distants ou dédaigneux ont tendance à développer des styles d’attachement évitants ou anxieux, rendant leurs relations plus complexes.
Une question de genre ?
Même si les différents types d’attachement ne peuvent pas véritablement être genrés, l’étude montrerait que, globalement, les femmes seraient plus susceptibles d’ajouter des emojis à leurs conversations. Caractéristique importante et très révélatrice des relations entre hommes et femmes : il s’agirait davantage de conversations avec les amis et la famille. A l’inverse, ils utiliseraient moins de smileys dans les discussions avec leurs partenaires sexuels et amoureux, reflétant un comportement plus évitant.
Cette étude se concentre toutefois sur un échantillon limité de personnes, a précisé l’équipe à l’origine de l’enquête, et ne « reflète pas pleinement la majorité de la population ». Quoi qu’il en soit, cette étude pourrait bien modifier certains comportements.
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