Avec une agrégation de philosophie en main, Pascal Lainé fut brièvement professeur. Son imagination, sa soif inextinguible d’écrire lui font rapidement prendre le chemin de l’écriture. Et tant mieux pour la littérature.
Son entrée est retentissante : prix Médicis pour « l’Irrévolution », prix Goncourt pour « la Dentellière ».
Recevoir une telle récompense au début de votre carrière était un coup de tonnerre. La renommée fut immédiate, mais parfois éclipsée suite à son œuvre. Il en rit dans un livre ironique et savoureux : « Sacré Goncourt »
Claude Goretta a adapté avec lui « La Dentellière » et l’a magnifiquement réalisé. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous avec Isabelle Huppert dans le rôle titre.
Pascal Lainé, sous ses dehors doux et rêveur, était un grand travailleur : une trentaine de romans, des essais, des entretiens, huit pièces de théâtre, l’érotisme, l’histoire, les romans policiers, les scénarios, tout l’inspire.
Je me souviens de lui lors des conseils d’administration de la SACD, la pipe à la bouche, son oeil bleu perdu dans les nuages, il ne dérogeait jamais à son extrême courtoisie. Il était parfois distrait, réfléchissant encore et encore à ce qu’il écrivait.
Il avait une passion depuis l’enfance pour la Tour Eiffel, « Le Mystère de la Tour Eiffel » et « Edouard Lockroy, l’oublié de la Tour Eiffel » en témoignent. Il avait fait une dédicace au premier étage de la Dame de Fer, nous étions entre ciel et terre, il signa en regardant la ville à ses pieds et les étoiles dans le ciel, ça lui ressemblait.
Aujourd’hui, Pascal Lainé nous a quitté mais un écrivain ne meurt jamais, ses livres lui donnent l’éternité.
