Vanessa Springora, Pierre Lemaitre et Leïla Slimani font partie des stars d’une rentrée littéraire de janvier encore chargée, juste après le pic de fréquentation des librairies en décembre.
Pas de répit pour les libraires. En janvier et février, le magazine Livres Hebdo recense 507 romans, dont 366 en français et 141 traduits. C’est 5,8% de plus qu’en 2024.
“Les retours précédents se sont révélés un peu timides” en termes de ventes, selon l’éditorial du mensuel spécialisé. « Les éditeurs ont cependant envie de renouveler leur offre », avec 70 premiers romans français.
Des dizaines de nouveautés sortent le 2 janvier, qui tombe un jeudi, l’un des jours de la semaine préférés des éditeurs pour leurs publications.
La tête d’affiche ce jour-là s’annonce être le Japonais Haruki Murakami. Ses nombreux fans attendent depuis plus d’un an et demi la traduction française de « La Cité aux murs incertains » (éditions Belfond).
Ce sera aussi le retour en librairie de Vanessa Springora, cinq ans jour pour jour après « Le Consentement », l’un des événements éditoriaux de ces dernières années, où l’éditrice revenait sur sa relation sous emprise avec l’écrivain Gabriel Matzneff lorsqu’elle était un adolescent. « Patronyme » (aux éditions Grasset) est une enquête sur le grand-père tchèque de l’auteur, dont elle a retrouvé deux photos en uniforme nazi.
Cette rentrée de l’hiver 2025 est un lancement pour les nouveaux venus dans l’édition littéraire, un marché où il est difficile de se faire une place.
Les éditions Hugo (groupe Glénat) lancent le 8 janvier un label de romans noirs, baptisé Impact, avec « Génisse » de l’Américaine Mary Kate Williams.
– Trilogie, tétralogie –
Le Soir Ven est une maison fondée par le Suisse Jouvence (groupe Flammarion). Son premier titre le 13 janvier est un joli coup éditorial : « Margo has money problem » de l’Américain Rufi Thorpe, adapté en série pour Apple TV+ en 2025 avec Nicole Kidman.
Finally, Les Nouveaux Éditeurs, a group founded by a former boss of Hachette Livre, launched La Tribu editions in February, with Cécile Cayrel (“Aveu de tendesse”) and Jérôme Chantreau (“L’Affaire de la rue Transnonain”).
Mais l’attention des lecteurs doit se porter avant tout sur les valeurs sûres, les auteurs vus à la télévision et les lauréats.
De Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, « Je prendrai le feu » de Gallimard, le dernier volet de la trilogie « La Terre des autres », sur le Maroc après l’indépendance, paraît le 8 janvier.
De Pierre Lemaitre, Prix Goncourt 2013, « Un avenir radieux » de Calmann-Lévy, troisième volet de sa tétralogie sur les Trente Glorieuses, sort le 21 janvier.
Editions Albin Michel are betting on January 16 on two volumes, 800 pages and 43.90 euros in total, by Jean-Christophe Grangé, “Sans soleil”.
Frédéric Beigbeder, dans “Un homme célibataire” chez Grasset le 8 janvier, évoque son père Jean-Michel, “un Français qui se croyait américain alors qu’il était anglais”. Et Philippe Besson, dans « Vous parlez de mon fils » le 2 janvier chez Julliard, évoque le suicide d’un adolescent harcelé.
L’une des curiosités est le premier roman d’un écrivain pseudonyme, Marceau Miller, avec « Le Roman de Marceau Miller » (17 janvier). Son éditeur, La Martinière, indique avoir déjà financé des traductions et un projet d’adaptation audiovisuelle.
Parmi six « incontournables » de Livres Hebdo, deux figurent également au palmarès d’un des rares prix littéraires de cette rentrée de janvier, le Grand Prix RTL-Lire décerné en mars : « Ta promesse » de Camille Laurens (Gallimard) et « De nos blessures un royaume » de Gaëlle Josse (Buchet-Chastel).
Jean Echenoz, Prix Médicis 1983 et Goncourt 1999, participe également à ce Grand Prix, avec « Bristol », toujours édité chez Minuit.