La Roumanie et la Bulgarie deviennent membres à part entière de l’espace Schengen

La Roumanie et la Bulgarie deviennent membres à part entière de l’espace Schengen
La Roumanie et la Bulgarie deviennent membres à part entière de l’espace Schengen

Les deux Etats auront attendu treize ans avant de rejoindre les 23 pays de l’UE déjà membres et de bénéficier pleinement de l’espace de libre circulation.

Après 13 ans dans l’antichambre de Schengen, la Roumanie et la Bulgarie ont pleinement accédé mercredi à l’espace de libre circulation, sur la route et dans les airs, symbole fort pour les deux pays d’Europe de l’Est. Déjà un pied dans la zone avec la levée des contrôles en mars 2024 dans les aéroports et ports maritimes, ils ont reçu mi-décembre l’agrément de leurs partenaires européens pour bénéficier des mêmes privilèges aux postes frontières terrestres. Des cérémonies ont été organisées aux différents points de passage pour célébrer le basculement à minuit heure locale (22 heures GMT).

C’est « le plus grand succès » de 2024, a salué le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu dans ses vœux. Et la fin d’une longue attente pour les deux anciens pays communistes, parmi les plus pauvres de l’UE. Ils répondent aux critères techniques depuis 2011 mais « à chaque fois, les États membres ont soulevé des objections »rappelle l’analyste Valentin Naumescu. Ce problème est devenu au fil des années « une source de frustration exploitée par les partis anti-UE dénonçant le traitement injuste de la Roumanie »a-t-il déclaré à l’AFP, comme lors de la récente élection présidentielle qui a vu émerger un candidat surprise d’extrême droite avant d’être annulée. Avec l’adhésion à Schengen, « ce sentiment d’être des citoyens de seconde zone » s’estompe, estime l’expert. Des deux côtés, les dirigeants ont salué un instant “historique”soulignant qu’il s’agissait d’un « objectif clé » “depuis leur entrée dans l’UE” en 2007.

Créé en 1985, l’espace Schengen comprend désormais 25 des 27 pays membres de l’UE ainsi que leurs voisins associés, la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Plus de 400 millions de personnes peuvent en principe voyager sans contrôle. Cette adhésion à part entière de la Roumanie (19 millions d’habitants) et de la Bulgarie (6,5 millions) a été rendue possible grâce à la levée du veto de l’Autriche. Réfractaire depuis 2022, Vienne a finalement accepté au printemps dernier une entrée partielle de Sofia et Bucarest et a établi une feuille de route pour une éventuelle expansion. Le pays alpin a déploré un afflux de demandeurs d’asile qui s’aggraverait en cas d’élargissement terrestre de Schengen, mais il estime que les mesures mises en place ces derniers mois ont permis “une réduction massive des passages”.

Bonne nouvelle pour l’économie

Selon un accord présenté en novembre, des contrôles temporaires seront effectués « pour une période initiale de six mois, afin de minimiser les éventuelles modifications des routes migratoires ». La surveillance de la frontière bulgaro-turque, qui devient la frontière extérieure de l’espace Schengen, sera également renforcée. D’importantes retombées économiques sont attendues, susceptibles d’augmenter le produit intérieur brut (PIB) d’au moins 1 % dans les deux pays, selon les estimations. Les transporteurs routiers, fatigués d’attendre parfois près de 20 heures, se frottent les mains. « C’était une perte de temps totale pour les conducteurs qui ne pouvaient même pas se reposer car ils devaient déplacer leur véhicule toutes les 10 minutes »a rapporté Beniamin Lucescu, président d’une fédération des transports en Roumanie.

En Bulgarie, le mauvais état des infrastructures devrait cependant limiter l’impact positif : routes étroites, autoroutes souvent mal entretenues, peu de ponts sur le Danube délimitant la frontière avec la Roumanie, voies ferrées inexistantes ou vétustes… Côté tourisme, l’industrie les acteurs tablent sur une augmentation du nombre de voyageurs à destination de la Grèce voisine. “C’est une excellente nouvelle”se réjouit Ivaïlo Kirkov, directeur commercial de 46 ans, propriétaire d’une maison dans le nord du pays. «Nous attendions avec impatience une adhésion à part entière à Schengen». Pour Gueorgui Grantcharov, guide et professeur de grec, il ne fait aucun doute que les Roumains comme les Bulgares privilégieront désormais la Grèce comme destination. Sans files d’attente, « Il faut un peu plus de quatre heures pour aller de Sofia à Thessalonique, c’est aussi rapide que d’aller sur la côte bulgare de la mer Noire ».

 
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