« On s’est débarrassé un peu vite des années 70. Je voulais m’y remettre »

« On s’est débarrassé un peu vite des années 70. Je voulais m’y remettre »
« On s’est débarrassé un peu vite des années 70. Je voulais m’y remettre »

Le dernier album de Danny Brillant « Seventies » offre au chanteur l’occasion de se baigner dans l’ambiance des années 70. Il s’est entretenu avec Jean-Noël Mirande boulevard de la Seine.

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Aaah, le charme d’une rencontre dans une boulangerie où deux regards se croisent et un numéro de téléphone s’échange… L’angoisse d’entendre le téléphone sonner dans le vide, l’impatience de rentrer chez soi en espérant écouter un message sur son répondeur… Cet échange entre Dany Brillant et Jean-Noël Mirande paraîtront peut-être lunaires aux plus jeunes hyperconnectés. Pourtant, c’était une situation courante dans les années 70 ou 80. « Le monde est plus virtuel, plus déshumanisé, juge Dany Brillant. Les gens se voient et se parlent un peu moins. Les années 70 ont été une époque de grande humanité. Il n’y avait pas de téléphone portable, nous allions à l’improviste chez des amis, nous sonnions chez des amis. Aujourd’hui, cela semble impensable. On s’est débarrassé un peu vite des années 70 : c’est une époque mal-aimée où il s’est passé beaucoup de choses. Je voulais m’y remettre. »

Avec des titres évocateurs comme « Je préférais la façon dont nous nous aimions avant » ou « J’aimerais toujours rester fidèle », on sent qu’une certaine nostalgie était présente dans cet album hommage aux années 70. « Je me suis plongé dans la musique des années soixante-dix. J’ai écouté beaucoup de choses, de Joe Dassin à James Brown en passant par Claude François ou Serge Reggiani. J’ai fait mon mélange de tout ça et les textes sont le regard de l’enfant qui a 5 ans dans les années 70 et qui regarde le monde d’aujourd’hui je parle d’internet, des réseaux sociaux, des sites de rencontres. C’est assez vintage dans la musique et moderne dans les paroles. », précise le chanteur.

Un monde révolu pour celui qui a fait ses armes rive gauche à Paris et dont il a écrit la première chanson intitulée « Viens à Saint-Germain », chanson qui n’a pas eu le même succès que son tube « Suzette ». « J’ai passé 5 ans dans une cave de jazz, « Aux Trois Mailletz » et j’ai rencontré des gens incroyables : philosophes, écrivains, artistes, comédiens. C’était un creuset. (…) Il n’y a pas eu de snobisme ni de schisme entre la chanson rive gauche, politique, intellectuelle comme Barbara et la chanson dansante comme Claude François ou Joe Dassin où les textes avaient moins d’importance. Dans les années 1980, nous avons commencé à séparer la rive gauche et la rive droite.»

Dany Brillant sera en concert à la Salle Pleyel à Paris le 6 mars.

 
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