Ces dernières années, la saison d’escalade sur glace est devenue plus courte : la glace met plus de - à se former en début de saison, elle fond plus vite à la fin de l’hiver. Pour les grimpeurs sur glace, il existe deux manières de réagir : se mettre en boule et gémir, ou se lancer dans une forme d’escalade de plus en plus populaire, l’escalade sur glace. outillage à sec.
Il s’agit d’escalader des parois rocheuses avec du matériel d’escalade sur glace, c’est-à-dire des piolets et des crampons. D’où le nom de outillage à secou l’utilisation d’outils sur une cloison sèche (sans glace ni neige). Il n’existe pas encore d’équivalent en français.
«C’est un grand mouvement qui est parti d’Europe parce que là-bas, les saisons d’escalade sur glace, qui duraient trois mois, durent maintenant trois semaines à cause du réchauffement climatique», explique Marty Thériault, grimpeur. très impliqué dans le développement de outillage à sec au Québec.
« Et puis les gens ont découvert qu’en soi, le outillage à sec est un sport vraiment amusant. »
C’est notamment une question de mouvement.
« Je peux presque utiliser le terme « artistique » pour désigner le mouvement, c’est presque de la gymnastique verticale », explique M. Thériault. Il y a certains mouvements qui frappent l’imagination, comme le chiffre 4pendant que vous balancez littéralement une jambe sur un bras. »
Le résultat est une sorte de bretzel humain accroché au mur.
Marty Thériault ajoute que l’utilisation des piolets sur le rocher est une sorte de jeu d’angles.
Avant de mettre votre poids en attente, vous devez tester tous les angles possibles avec le piolet et appliquer une tension.
Marty Thériault, grimpeur
L’alpiniste et grimpeuse Nathalie Fortin travaille également au développement outillage à sec au Québec, notamment avec des ateliers destinés aux femmes.
«Quand les gens essaient cela, ils embarquent, ils ont des étoiles plein les yeux», dit-elle.
Elle explique qu’il faut faire preuve d’imagination pour chercher les prises, trouver les moyens de bien soutenir ou coincer la lame du piolet. Et puis, il y a quelque chose de puissant à avoir en main des outils aussi robustes que des haches d’escalade.
C’est une nouvelle sensation à apprivoiser. Notamment le bruit de la lame sur le rocher, précise Marty Thériault. D’ailleurs pas question d’aller grimper partout avec ce type de matériel.
« Il y a une grande loi dans outillage à sec : on ne fait pas les belles routes rocheuses établies, dit-il. Cela peut rayer les murs et endommager les prises. Il faut aller dans des endroits avec une roche un peu moins belle, des endroits qui restent plus humides et qui sont donc moins attractifs pour les grimpeurs. »
C’est ainsi que le site d’escalade de la Montagne d’Argent permet par exemple outillage à sec sur un certain nombre d’itinéraires bien identifiés uniquement.
Nous devons faire de l’éducation. Si nous allons rayer les voies d’escalade classiques, cela n’aidera pas le mouvement des outillage à sec.
Marty Thériault, grimpeur
Il travaille à la création d’une organisation canadienne qui superviserait le outillage à sec dans le pays. À titre de directeur de cet organisme pour l’est du pays, il espère favoriser la création d’une Coupe Québec. Parce qu’il y a des compétitions outillage à sec dans le reste du monde, et que ce sport soit présenté aux prochains Jeux olympiques d’hiver, sous le nom d’escalade sur glace. Ce qui est un peu ironique étant donné le manque de glace.
De son côté, Nathalie Fortin aimerait voir de plus en plus de gens se tourner vers outillage à sec.
Plus nous aurons de followers, plus nous pourrons élargir notre communauté et les salles de sport n’auront d’autre choix que de suivre.
Nathalie Fortin, alpiniste et grimpeuse
Il est en effet possible de faire outillage à sec en intérieur, mais plusieurs salles de sport se montrent encore réticentes, notamment parce que les assureurs peuvent se montrer prudents.
Nathalie Fortin et Marty Thériault soutiennent que le outillage à sec n’est pas plus dangereux que l’escalade sur glace.
L’escalade tient une grande place dans la vie de Marty Thériault. Il a récemment quitté les Forces armées canadiennes après près de 20 ans de service.
« Après des années en Afghanistan, j’ai souffert du syndrome de choc post-traumatique », dit-il. La plupart des gens trouvent une échappatoire dans la drogue, l’alcool, le jeu, le sexe, la violence, des trucs comme ça. Pour moi, c’est l’escalade qui jouait ce rôle. »
“Tous les grimpeurs savent que lorsqu’on est sur un mur, on ne pense plus à ses problèmes, on pense à la prochaine prise ou à la prochaine protection”, ajoute-t-il. Cela agit comme une drogue, mais comme c’est un sport, c’est un peu plus sain. »
Suggestion de vidéo
Sur la crête du Cervin
Le sommet du Cervin est une crête vertigineuse.
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Numéro de la semaine
693
Il s’agit de l’altitude, en mètres, du point culminant de l’Ontario, la crête Ishpatina. Pour l’alpinisme en haute altitude, il faut repasser.