Les obsèques de Niels Arestrup, acteur emblématique du théâtre et du cinéma français, ont eu lieu ce mardi à l’église Saint-Roch de Paris. Décédé à l’âge de 75 ans, il laisse derrière lui une carrière marquée par l’excellence et des hommages unanimes.
C’est aujourd’hui, à l’église Saint-Roch, que parents, amis et personnalités du cinéma se sont réunis pour rendre un dernier hommage à Niels Arestrup. L’acteur est décédé dimanche à son domicile de Ville-d’Avray, après un combat courageux contre la maladie. Son épouse, Isabelle Le Nouvel, a annoncé son décès avec émotion : “Il est décédé entouré de l’amour de sa famille”.
Une carrière ponctuée de récompenses
Récompensé de trois Césars du meilleur second rôle et d’un Molière du meilleur acteur, Niels Arestrup a marqué de son empreinte le cinéma et le théâtre français. Fidèle collaborateur de Jacques Audiard, il incarne des personnages marquants dans des films tels que « De Batter Mon Coeur S’Arrest » (2005) et « Un Prophète » (2009). Son troisième César, en 2014, récompense son rôle dans « Quai d’Orsay », où il livre une performance anticonformiste teintée d’humour.
Sur scène, il s’est fait remarquer par sa passion et sa rigueur, remportant un Molière en 2020 pour Qui a peur de « Virginia Woolf ? ». A la tête du théâtre de la Renaissance de 1989 à 1993, il avait aussi dénoncé les dérives de la production théâtrale : « On cherche une star, puis seulement la pièce qui pourrait aller avec », regrettait-il en 2019. Son dernier rôle au cinéma , celui d’un chef d’orchestre dans Divertimento (2023), sera diffusé en hommage ce dimanche sur France 3. Ce film illustre une nouvelle fois son talent pour incarner des personnages complexes, souvent sombres, qui ont a marqué sa carrière.
Des hommages unanimes
La mort de Niels Arestrup a suscité un flot d’hommages. Le président Emmanuel Macron a salué « un grand acteur de notre -, exigeant et populaire ». La ministre de la Culture, Rachida Dati, a quant à elle parlé d’un “transmetteur et modèle pour une génération d’acteurs”. Tahar Rahim, son partenaire dans “Un Prophète”, a exprimé son admiration pour “un immense acteur” et “un homme avec une grandeur d’âme”.
Fils d’un père danois et d’une mère française, Niels Arestrup a grandi dans un milieu modeste à Bagnolet, en région parisienne. « En tant que fils d’ouvrier dans les années 1950, le théâtre et le cinéma ne faisaient pas partie de mes pensées », confiait-il en 2021. C’est grâce aux cours de l’actrice Tania Balachova qu’il découvre sa passion pour le théâtre. scène, qui ne l’a jamais quitté.
Un héritage contrasté
Bien que loué pour son jeu magistral, Niels Arestrup a également été éclaboussé par des accusations de violences lors des répétitions ou des tournages, notamment de la part d’Isabelle Adjani et de Myriam Boyer. Aucune plainte n’a toutefois été déposée, mais l’acteur a reconnu que ces accusations ont pesé sur son image : “Ça me colle à la peau.”
Marié à Isabelle Le Nouvel et père de jumeaux nés en 2012, Niels Arestrup laisse derrière lui un parcours remarquable et une marque indélébile. Aujourd’hui, des personnalités du cinéma et du théâtre, dont André Dussollier, Albert Dupontel ou Patrick Bruel, sont présentes pour un dernier adieu à ce monument du cinéma français.
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