« Paquita et moi sommes le fruit du même héritage »

« Paquita et moi sommes le fruit du même héritage »
« Paquita et moi sommes le fruit du même héritage »

Pour les vacances de Noël, l’Opéra de Paris propose un grand ballet classique. Cette année, « Paquita » de Pierre Lacotte sera jouée sur la scène de la Bastille du 5 décembre 2024 au 4 janvier 2025. Valentine Colasante, l’une des danseuses vedettes, qui interprétera le rôle-titre, nous livre ses secrets pour l’interpréter. personnages.

Paris Match. La première fois que tu as dansé avec la compagnie de l’Opéra de Paris, tu étais un petit rat, et c’était à Bastille. Quel souvenir en gardez-vous ?

Valentin Colasante. Une mémoire précise et intacte. Je venais de commencer une école de danse. J’avais 9 ans. En tant qu’étudiant, nous avons la possibilité de danser dans certains ballets. J’ai eu la chance de pouvoir participer à Casse-Noisette pour les vacances de Noël. J’étais impressionné et fasciné de côtoyer les danseurs étoiles. L’atmosphère est indescriptible. On s’imprègne immédiatement de l’exigence et de la rigueur qu’exige la danse classique.

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Quelle liberté vous accordez-vous dans l’interprétation d’un personnage ?

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Pour tout grand rôle, je me fais d’abord une idée de la couleur que je souhaite donner à l’héroïne. Être nommé star, au-delà de la consécration, vous offre un nouveau départ dans le sens où l’on peut proposer notre vision des personnages. Paquita et moi sommes le fruit du même héritage, d’une grande tradition classique, à laquelle je dois être fidèle, et en même -, ma façon de concevoir le personnage s’inscrit dans notre époque, en 2024.

Voulez-vous dire qu’il y a un peu de vous dans « votre » Paquita ?

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Inévitablement. Mon rôle de star consiste à perpétuer ce que j’ai appris, en me le réappropriant et en l’enrichissant de mes propres expériences. Si je veux incarner un personnage sincère, je dois puiser dans mes émotions, mes joies, mes peines, mes relations amicales ou familiales… Mon secret est que je me raconte, dans ma tête, une histoire personnelle que j’ai vécue pour que le le public croit en ce que j’incarne.

« Paquita est une jeune femme au fort tempérament »

Concrètement, quelle est votre proposition concernant Paquita ?

Paquita est une jeune femme au fort tempérament. J’ai voulu contraster cette passion avec de grands moments de douceur et de doute, surtout lorsqu’elle est seule sur scène. Je veux lui donner une certaine fragilité. Elle est aussi pleine de malice. Il y a beaucoup de feu et de joie chez Paquita. Ma petite touche consiste aussi à donner une touche humoristique à certains passages, notamment les scènes de pantomime, sinon elles pourraient avoir un côté daté.

Le paradoxe du danseur est le suivant : lorsqu’il atteint une certaine maturité, il se nourrit de choses vues, vécues, d’émotions pour afficher des émotions. Et en même -, avec l’âge, le corps suit moins bien. Vous êtes jeune, vous avez 33 ans, mais comment vivez-vous les années qui passent ?

Je pense qu’il n’y a pas de contradiction car avec l’âge, je connais mon corps par cœur et je sais exactement comment l’utiliser, et probablement mieux qu’il y a quelques années. Je sais anticiper les charges de travail, travailler l’endurance des grands ballets classiques. Et puis, j’ai gagné en tranquillité d’esprit. J’assume une plus grande responsabilité envers l’artiste que je suis. Passé un certain âge, on se soucie moins du regard des autres. Il y a une sorte de lâcher prise sur scène. On se concentre davantage sur le plaisir d’être dans l’instant présent une fois sur scène.

L’Opéra, grande institution classique, à travers la compagnie de danse, est-il le reflet de son époque ?

Absolument, et cela se voit dans la diversité de son répertoire. C’est la force de l’Opéra de Paris, celle de programmer de grands ballets classiques de Pierre Lacotte, Marius Petipa, Noureev mais aussi des contemporains comme Mats Ek ou Alexander Ekman. Ma base est classique mais j’ai la chance de pouvoir danser moderne et cela enrichit ma pratique.

« Le classique nourrit le contemporain »

Faut-il avoir un corps caméléon pour passer de l’un à l’autre ?

On pourrait penser, a priori, que les muscles ne fonctionnent pas exactement de la même manière. Mon corps est mon outil de travail. Je le sculpte depuis des années pour qu’il puisse danser tous les styles. J’ai appris à ne pas forcer mais plutôt à trouver d’autres voies pour exécuter le mouvement. Et en réalité, ce n’est pas si différent. Je suis actuellement en train de répéter Mats Ek’s Apartment. L’ancrage au sol qu’il nécessite m’est utile dans la première partie de Paquita par exemple. Le classique nourrit le contemporain et vice versa.

Les comédiens apprennent le texte par cœur lorsqu’ils préparent une pièce. Comment, en tant que danseur, intègre-t-on une chorégraphie ?

C’est l’art de la patience. Il faut laisser au corps le - de comprendre comment réaliser le mouvement et le restaurer. Cela peut prendre quelques semaines ou mois. Ensuite, il faut assimiler les étapes et construire une interprétation avec son partenaire. C’est un moment très important en studio. Ensuite, la mémoire du corps est phénoménale. Il m’est arrivé de redécouvrir instinctivement la mécanique du mouvement, comme si je l’avais répété la veille alors même que je n’avais pas dansé le ballet depuis longtemps.

Le corps a-t-il des trous de mémoire ?

Oui (sourire). Bien sûr, cela arrive. Dans ces moments-là, je reste calme. Et ça revient ! Mais cela n’arrive pas souvent. Heureusement !

 
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