Benoît Jacquot « va enfin pouvoir s’exprimer devant la justice », a réagi son avocate Julia Minkowski, qui a dénoncé une garde à vue « critiquable ». « Une audience libre aurait dû être décidée », a-t-elle ajouté.
Pour Me Marie Dosé, avocate de Jacques Doillon, « aucun des critères légaux ne pouvait justifier cette mesure » de garde à vue « 36 ans » après les événements dénoncés par Judith Godrèche.
Son client « aurait dû être entendu dans le cadre d’une audience libre compte tenu de l’ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et du non-lieu inéluctable qui clôturera cette enquête », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
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Les deux avocats ont dénoncé les « atteintes à la présomption d’innocence » de leurs clients et la médiatisation de ces mesures.
Selon des sources proches du dossier, ces gardes à vue pourraient permettre des affrontements entre les réalisateurs et certains de leurs accusateurs, dont Mme Godrèche.
Début février, l’actrice de 52 ans avait déclenché une nouvelle tempête dans le mouvement français #MeToo en accusant successivement Benoît Jacquot de viol puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, et en portant plainte.
L’enquête du parquet de Paris concerne les délits de viol sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin et agressions sexuelles sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité.
M. Jacquot et Mme Godrèche, nés en mars 1972, ont commencé leur relation au printemps 1986. Ils ont vécu ouvertement ensemble, achetant même un appartement à Paris, jusqu’à leur séparation en 1992.
Mme Godrèche a parlé d’une relation de « contrôle » et de « perversion ».
Deux autres actrices ont porté plainte contre M. Jacquot : Julia Roy pour agression sexuelle ; Isild le Besco, fin mai, pour viol sur mineur de plus de 15 ans et viols, qui auraient été commis entre 1998 et 2007.
