le luthier des plus grands chanteurs de la musique québécoise

le luthier des plus grands chanteurs de la musique québécoise
le luthier des plus grands chanteurs de la musique québécoise

Richard Séguin, Serge Fiori, Plume Latraverse, Jean Leloup, Gilles Valiquette : la liste des piliers de la musique québécoise qui ont eu recours aux services du luthier Michel Fournelle est aussi impressionnante que sa longévité dans le métier.

Occupant un minuscule local de la rue Guizot, dans le quartier Villeray, l’homme de 74 ans s’est bâti un bassin de clientèle de renom « parce qu’il se targue de la lenteur, du silence et du savoir-faire », selon le chanteur Richard Séguin.


TOMA ICZKOVITS

« Un bon luthier est quelqu’un qui se souvient que la guitare vient de l’arbre », dit l’interprète de Fête de l’Amérique. Michel a cette qualité d’être très respectueux envers tout le bois qu’il touche. Il connaît ses origines.


Avec l’aimable autorisation de Michel Fournelle

Le principal intéressé, qui a ouvert les portes de la MF Lutherie en 1982, conserve la même étincelle dans les yeux lorsqu’il parle d’instruments à cordes.

« Il faut l’aimer et je ne me lève pas à contrecœur le matin », confie Michel Fournelle lors d’une visite au Journal dans son métier. Il n’y a pas deux instruments identiques. Il y a toujours un renouveau. On ne s’ennuie pas.

Autodidacte


TOMA ICZKOVITS

La carrière de Michel Fournelle a débuté au magasin emblématique La Tosca du Village, à l’âge de 21 ans. Après avoir acheté une guitare qu’il n’avait pas les moyens de se permettre, il a offert ses services au propriétaire.

«C’était beaucoup d’affaires», se souvient-il. “Personne ne voulait réparer des instruments cassés.”

Artisan autodidacte, il a commencé à développer les guitares et les basses de grands musiciens tels que Gilles Valiquette, Serge Fiori et Jean-Pierre Ferland, et la majorité d’entre eux ont continué à faire appel à lui lorsqu’il a lancé son entreprise.


TOMA ICZKOVITS

Le dernier bastion de MF

Pendant de nombreuses années, il partage ses tâches avec cinq autres passionnés, dont Jacques Simoneau, qui « a fabriqué à lui seul environ 375 des 390 guitares MF ». Son décès en 2023 coïncide avec l’arrêt de la production des instruments de la prestigieuse marque maison. Faute de main-d’œuvre qualifiée, Michel Fournelle peine à compenser sa perte, tout comme celle de ses autres collègues qui prennent leur retraite ou changent de vocation.

«Je m’occupe de tout», dit-il. « J’aimerais trouver quelqu’un pour prendre la relève ici. Je vais bientôt avoir 75 ans. Cela pourrait intéresser beaucoup de monde, mais le seul problème est que les loyers sont beaucoup trop chers.»


TOMA ICZKOVITS

Comme un bon restaurant

Richard Séguin décrit la MF Lutherie comme un lieu sacré pour les musiciens, « où plusieurs guitaristes prendraient un café si le local était plus grand ».

« Quand on va chez le luthier, il n’y a pas de projecteur. Nous sommes dans la vérité du jeu de la guitare, de la complicité que l’on peut avoir avec notre instrument.

Michel Fournelle, quant à lui, compare ses locaux à un autre type d’établissement.

« À l’âge que j’ai atteint, je répare les instruments des enfants et des petits-enfants de mes premiers clients, conclut-il. Quand les gens sont satisfaits, ils reviennent… comme dans un bon restaurant ! »


TOMA ICZKOVITS

Des clients renommés

Au cours de sa longue et fructueuse carrière, Michel Fournelle a développé des relations professionnelles avec de nombreux grands artistes québécois. En voici quelques-uns.

Jean Leloup


ANNIE T. ROUSSEL/JOURNAL DU QUÉBEC/AGENCE QMI

« Il est spécial. Il achète des instruments spécifiques et ils les réparent rien que pour lui. Il déplace l’air ! Il s’asseyait sur le banc [dans le coin du local] et j’ai joué de la musique tout l’après-midi.

Plume Latreverse


TOMA ICZKOVITS

L’énigmatique Plume fut l’un des premiers clients réguliers de la MF Lutherie. Il peignit même un portrait de Félix Leclerc qu’il offrit à Michel Fournelle… derrière lequel il est écrit : « Portrait de Philippe Leclerc » !

Jean-Pierre Ferland


Journal d’archives

«Il est venu nous voir à La Tosca, il a ouvert sa valise et il a pris sa guitare. Pas d’argent, rien ! Elle mangeait des troupeaux. C’était un client spécial. Il était plutôt calme et embarrassé.

Serge Fiori


Avec l’aimable autorisation de Michel Fournelle

Après avoir réparé ses instruments pendant plusieurs années à La Tosca, Michel Fournelle se lie d’amitié avec le leader d’Harmonium et le reste du groupe. « Nous sommes allés pêcher ensemble et pendant que j’avais ma ligne dans l’eau, il jouait de la flûte ! Je connaissais ses partitions et celles de Michel [Normandeau]pour que je puisse jouer avec l’un ou l’autre !

Félix Leclerc


Photo d’archives

L’un de ses faits d’armes est d’avoir réparé une guitare ravagée par une inondation qui appartenait à Félix Leclerc et que lui avait apportée l’auteur-compositeur Claude Gauthier. « J’ai reçu le manche dans un sac et le corps dans un autre ! On a travaillé là-dessus tous les deux pendant des semaines, mais Félix est décédé quelques jours avant qu’elle soit prête. »

 
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