Cash ou Soprano ? – .

Soprano dans tous ses états

Rap Bonnes nouvelles: Soprano a tempéré sa volonté d’honorer la pire variété des années 1980 comme modèle de culture, ce qui rendait son dernier concept discographique particulièrement rude pour les neurones – il cajole encore la génération « Goldorak » dans la chanson du même titre, la moins inspirée des son nouvel album.

Pour le reste, le Marseillais retrouve la formule qui a fait sa force, un rap tempéré par tous les outils de la pop familiale. Pas trop d’autotunes, beaucoup de refrains en chœur, quelques hits rythmiques ensoleillés (« Easy to dance »), une poignée de refrains tendres, quelques morceaux rappés carrés, bref, de quoi plaire à un public très large. Les classiques du hip-hop n’accueilleront pas « Freedom » dans leur panthéon, mais le disque devrait faire le job d’égayer les playlists estivales et de remplir les salles. (FBA)

L’ombre profonde de Johnny Cash

Pays Belle ferronnerie appliquée au cercueil de Johnny Cashles enregistrements supervisés par le producteur Rick Rubin, les « American Recordings » (six albums dont deux posthumes) ouvrent l’œuvre de la star country à un nouveau public, aimanté par la pénombre crépusculaire de ce « juke-nox ».

Cette nouvelle publication, 21 ans après la mort de « l’Homme en noir », vient rappeler qu’on ne peut la réduire à cette dernière période. « Songwriter » capture le musicien vers 1993, juste avant sa collaboration avec Rubin. Sans contrat de disque, en proie à des problèmes d’addiction, Cash enregistre ici des démos retravaillées – dans quelle mesure ? – mais qui gardent l’essentiel : la voix grave et sincère d’un maître. Plusieurs réussites dans ce cadre rénové mais cohérent avec le cours de son art. (BSE)

Échos de Tomasz Stanko

le jazz La puissance de l’influence de Miles Davis n’a souvent pas laissé le choix aux trompettistes. Il fallait soit s’en éloigner, soit se tenir à bonne distance d’un style si caractéristique, soit se laisser porter par le courant et prendre le risque d’être vu comme un épigone… Tomasz Stanko (1942-2018) fut l’un des rares à pouvoir emprunter des chemins traversant le territoire de son aîné sans perdre sa propre signature.

Le trompettiste polonais a toujours bénéficié d’un immense respect de la part du milieu musical, mais il a parfois eu du mal à élargir son public, à percer les plafonds. Cet enregistrement, un concert de 2004 avec son jeune quatuor (l’excellent Marcin Wasilewski est au piano), permet de rappeler la hauteur de vision, la douceur, le tremblement et l’intelligence d’un musicien d’exception. (BSE)

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