A Brest, l’illustrateur Gildas Java expose ses bagnards en grand format [Vidéo] – .

Les cordistes d’Accessible, entreprise installée dans la zone de Kergonan à Brest, sont à l’œuvre sous le regard quelque peu étonné des passants. Montés (par l’escalier intérieur) jusqu’en haut du pont de Recouvrance, ils descendent en rappel pour avoir accès aux emplacements sur les deux piles où ils s’apprêtent à coller soigneusement deux affiches, ce vendredi matin 28 juin 2024.

C’est un peu de l’esprit des Fêtes Maritimes qui, petit à petit, prend forme même si, dans ce cas, l’initiative ne s’inscrit pas dans le cadre du programme des Manifestations Nautiques de Brest mais de « Brest au rendez-vous », sorte de petite fête hors les murs organisée par la mairie de Brest.

Un dernier en public au Deuxième Dépôt

Un forçat bleu sur fond rouge mesurant 4×3 m, apparaît peu à peu, tatoué, fier, sur le pont, symbole de Brest. C’est Gildas Java, co-auteur (avec Pierre Malma) de l’affiche du Festival Maritime 2024, qui l’a signée. Un autre doit être installé ce samedi sur le pieu côté rive gauche. Trois autres (quatre mètres de haut sur 1,5 m de large) prendront progressivement place entre les fenêtres des Capucins, un autre de format carré (quatre mètres de chaque côté) entre les arches sous le téléphérique et dix autres encore (jusqu’au boulevard Jean-Pierre). Moulin) de deux mètres par un. Le tout en plein air, dans cet espace proche de l’ancien bagne disparu depuis 1940, sur la rive gauche.

A cela s’ajoute une œuvre de six mètres sur trois représentant une prostituée de la Madeleine toute proche, sur le pignon de l’ancienne prison de Pontaniou. Restera également une œuvre de six mètres de haut, sur un site voisin, le Deuxième Dépôt, que Gildas Java peindra devant le public pendant les Fêtes, du 11 au 14 juillet.

Dès le 5 juillet, en bas des affiches, un QR code permettra, lorsqu’il sera scanné avec votre smartphone, d’écouter dix podcasts d’environ deux minutes chacun. Mikaël Ménez en est l’auteur. Ce moniteur sportif au Canoë-kayak brestois, « passionné d’histoire, d’environnement, et de transmission », est aussi l’une des voix entendues dans ces podcasts. « On y parle de François et Jeannot, qui ont quitté le Kremlin-Bicêtre pour le bagne de Brest. On y évoque, de manière romancée, leurs conditions de vie, leur travail dangereux (en scaphandre par exemple). Ce sont les bagnards qui ont construit le port de Brest… », raconte-t-il. « Victor Hugo, Albert Londres, Louise Michel ont parlé du bagne de Brest. On apprend aussi que les bagnards qui portaient un bonnet rouge avaient une peine provisoire alors que ceux qui portaient un bonnet vert étaient prisonniers à vie ». Le symbole du bonnet rouge sera repris plus tard, on le sait.

Les affiches, éphémères, seront retirées au bout de quelques semaines. Un peu après la Fête maritime. Le souvenir du bagne aura été ravivé.