l’essentiel
Avec l’association Expose et le soutien de la Municipalité de Toulouse, les femmes victimes de violences, aux côtés du peintre birman Chuu Wai, créent une fresque à partir de leurs expériences. Une œuvre installée au TNT jusqu’au 30 novembre et inaugurée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre.
La fresque de 8,10 mx 2,70 m est colorée, lumineuse et pleine d’espoir. On découvre les visages de plusieurs femmes, fortes et déterminées, et une phrase « Nous sommes la formule de notre pouvoir », écrite en grosses lettres. Cette œuvre, inaugurée le 25 novembre dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, a été réalisée par douze femmes victimes de maltraitance.
Le peintre birman Chuu Weil les a guidés et accompagnés dans cette démarche artistique : « Cet artiste réfugié politique qui utilise l’art comme moyen d’expression a été persécuté par la junte militaire en Birmanie en 2021, pour avoir créé un mouvement de soutien aux droits des femmes, rappelle Louna Mouret, de l’association Expose à l’initiative de ce projet soutenu et financé par la Commune.
En mars 2024, elle rencontre Julie Escudier, adjointe au maire chargée de l’égalité femmes-hommes, et propose l’expérience d’un atelier collectif auquel pourraient participer des « rescapées », des femmes qui ont subi des violences ou qui y sont encore confrontées. Toutes ces expériences nourrissent cette toile. Le projet de fresque collaborative est lancé.
Une fresque pour retrouver confiance et estime de soi
Parmi ces femmes issues de différentes associations de soutien comme Expose, il y a Fanny, militante féministe de Nous Tous 31 : « Partager ce travail a été pour moi un formidable outil, déclare cette femme handicapée. Cela signifie dans un moment de lutte alternative et de partage de ma souffrance à travers cette fresque Une belle aventure où la parole se libère avec bienveillance et cette création le prouve.
Eommah a également participé à ces travaux : « C’est la première fois que j’expose et expose mon visage en public », constate cette femme, victime de violences depuis vingt-cinq ans. « C’est un pas grand et bénéfique que je ne peux pas franchir. Je ne me rendais encore compte ni du résultat ni des implications. Les nuits étaient courtes mais ça valait le coup.
« J’ai été émue et en même temps heureuse lorsque j’ai découvert cette fresque collective en atelier », assure Julie Escudier qui a immédiatement accepté l’expérience d’un atelier de peinture collectif auquel pouvaient participer ses femmes. Le partenariat avec le Théâtre de la Cité était une évidence. « Depuis le 18 novembre, Stéphane Gil, le réalisateur et son équipe n’hésitent pas à mettre en avant le talent de ces femmes qui m’ont touché par leur implication, leur sincérité et leur résilience. Le résultat est magnifique et exprime beaucoup d’émotions.