Que vaut « Kinds of Kindness », le dernier film avec Emma Stone ? – .

Emma Stone danse follement sur EDM, bienvenue à Yórgos Lánthimos.Image : Images de projecteur

Après avoir marqué le début de l’année avec Pauvres créatures qui a décerné à Emma Stone l’Oscar de la meilleure actrice, Yórgos Lánthimos revient avec un cinéma toujours aussi fou.

Suis-moi

Yórgos Lánthimos est un réalisateur atypique. Un cinéaste singulier, lauréat de prix prestigieux allant de la Mostra de Venise à Cannes, en passant par Hollywood et ses Oscars.

Les Oscars ont aussi été marqués par le talent du cinéaste avec le sacrement de deux actrices : Olivia Coleman pour La Favorite en 2018 et Emma Stone cette année pour Pauvres créatures.

D’ailleurs, ils ont tous deux reparti avec l’Oscar de la meilleure actrice.

Si vous l’avez raté, c’est sur Disney+

Ce nouveau film, intitulé Types de gentillessene déroge pas à cette règle puisqueL’acteur Jesse Plemons a remporté le prix du meilleur acteur lors de la dernière édition du Festival de Cannes.

Cinéaste subversif, Yórgos Lánthimos fascine autant qu’il divise car sa filmographie est à chaque fois un voyage fantasmagorique sur fond de mal-être social, livré comme des rêves filmés.

Le réalisateur s’est fait connaître à l’international avec Le homard (2015), qui a permis au grand public de découvrir son style tellement satirique dans un paysage cinématographique globalement plus conventionnel.

Lánthimos fait partie de ces réalisateurs comme Ari Aster (Sollicitude), Gaspard Noé (Climax), Alex Garland (Guerre civile) ou Robert Eggers (Le phare) pour proposer des expériences cinématographiques souvent cruel et inquiétant.

Trois histoires pour le prix d’une

Types de gentillesse se traduit littéralement par « Types de gentillesse » et prend la forme de trois histoires posant cette question :

“Qu’es-tu prêt à faire par amour ?”

Le film explore ce thème dans un triptyque cynique sur l’influence, que ce soit dans le monde du travail, dans les relations ou encore à travers la religion. Des environnements dans lesquels les humains ont une fâcheuse tendance à laisser leur libre arbitre aux autres par besoin de reconnaissance.

La bande annonce:

Vidéo : YouTube

Chacune de ses histoires est portée par le même casting, jouant des personnages différents au cours des différents segments. Un casting relativement prestigieux puisque l’on retrouve Jesse Plemons, Emma Stone, Willem Dafoe, Hunter Schafer, Hong Chau ainsi que Margaret Qualley (la fille d’Andy Macdowell) et Joe Alwyn (connu pour être l’ex de Taylor Swift).

Ainsi, on peut voir Jesse Plemons incarner un employé de bureau si soumis à son patron, interprété par Willem Dafoe, qu’il lui dicte comment gérer chaque élément de sa vie, de ses vêtements à la femme qu’il épouse.

Jesse Plemons dans son rôle d'un employé de bureau soumis au délire narcissique de son patron.

Jesse Plemons dans son rôle d’employé en col blanc soumis au délire narcissique de son patron.Image : Images de projecteur

Dans le segment suivant, le même acteur (Jesse Plemons) endosse le rôle d’un policier marqué par la disparition de sa femme, interprétée par Emma Stone. Lorsqu’elle est retrouvée saine et sauve, son mari sombre dans une étrange paranoïa, persuadé que sa femme est en réalité une usurpatrice.

Willem Dafoe, l’homme le plus classe du monde, je ne veux rien savoir.Image : Images de projecteur

Enfin, le troisième segment est porté par Emma Stone, qui incarne une femme abandonnant sa famille pour suivre le gourou d’une secte (Willem Dafoe) dont le dogme interdit tout mélange de fluides avec autrui sous peine de se retrouver contaminée. Si le contexte est à chaque fois différent, chacun des personnages sera confronté à cette même réalité : faire des choix déraisonnables par dévotion.

Trois chapitres, trois histoires différentes et la même troupe d’acteurs : c’est un format d’anthologie que l’on a vu récemment repris sur Netflix par le réalisateur Wes Anderson lors de son adaptation de Roald Dahl.: La merveilleuse histoire d’Henry Sugar (2023). Un format bien plus digeste sur une plateforme de streaming que sur une place de cinéma.

Types de somnolence

Sortes de gentillesse est d’une forme excellente. Le talent du réalisateur Yórgos Lánthimos n’est plus à prouver puisqu’il manie à la perfection les plans symétriques et fait preuve d’une ingéniosité incroyable lorsqu’il s’agit de surprendre le spectateur. La direction artistique aussi, toujours au diapason, rappelle sans cesse que Yórgos Lánthimos n’est pas seulement le cinéaste de l’étrange, il est aussi le cinéaste du cool.

L'affiche du film, aussi cool soit-elle, annonce clairement la couleur de ce que vous vous apprêtez à voir.

L’affiche du film, aussi cool soit-elle, annonce clairement la couleur de ce que vous vous apprêtez à voir.Image : Images de projecteur

Une petite création qui évite la coquille vide grâce au talent certain de ses acteurs. Jesse Plemons, révélé dans la série Briser le mauvais, joue désormais dans la cour des grands, que ce soit pour Martin Scorsese ou Paul Thomas Anderson. L’acteur, qui, cette année encore, a marqué les esprits avec une simple apparition de cinq minutes dans le Guerre civile d’Alex Garland, ne lui a pas volé son prix cannois.

Emma Stone, de son côté, le prouve une nouvelle fois qu’elle est la meilleure actrice du momentcapable de tout jouer et de s’impliquer corps et âme dans des œuvres aux ambitions artistiques, quitte à sortir de sa zone de confort et à bousculer le spectateur.

Pourtant, avec son format anthologique de près de trois heures, le film, aussi bon soit-il, s’avère malheureusement indigeste. Prisonnier de sa longueur, le visionnage est laborieux à avaler d’un seul coup. Sans doute servi par le changement de paradigme induit par le streaming, Sortes de gentillesse ça aurait été bien plus agréable à voir dans son salon. L’implication du spectateur est mise à mal par l’absence de fil narratif concret entre les récits et cette surabondance de malaise finit inévitablement par faire respirer.

Un autre film de poseur qui fait respirer :

A défaut d’un film collectif et d’histoires aux destins croisés comme le brillant Magnolia (1999) ou Babel (2006), Sortes de gentillesse vies comme une surveillance excessive forcée de trois épisodes d’une sorte de Miroir noir sur les relations humaines. A vous de voir si vous êtes prêt pour ces trois étapes au royaume de l’étrange.

Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos est en salles depuis le 29 juin. Durée : 165 minutes.

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