Sorties cinéma : « Carnets de boîtes noires », « Le Panache »

Sorties cinéma

« Black Box Diaries », « Le panache » : quels films voir cette semaine ?

Cette semaine est encore une fois éclectique et il n’y a pas de mauvais films à signaler. Allez tout voir !

Publié aujourd’hui à 9h33

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«Journaux de la boîte noire»

La journaliste Shiori Ito a dû se battre pour que son viol soit reconnu par la justice et la société japonaise.

Il n’est pas courant de voir un film documentant en temps réel la naissance d’un mouvement social. L’ampleur du #MeToo japonais reste à évaluer, mais si l’on peut en parler c’est grâce à l’action de la journaliste Shiori Ito, 35 ans, et auteur de « Black Box Diaries ».

Ce film, présenté en début d’année au festival de Sundance, a depuis remporté plusieurs distinctions, dont celui du meilleur documentaire et le Prix du public lors de la dernière édition du Zurich Film Festival. Un travail de longue haleine et courageux entrepris seule, au lendemain du viol qu’elle a subi en 2015, à la suite d’une rencontre avec le journaliste Noriyuki Yamaguchi de la Tokyo Broadcasting System Television qui l’avait droguée et kidnappée dans son hôtel.

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Dans un pays où les crimes sexuels sont totalement tabous, elle prend conscience de la difficulté d’engager des poursuites policières et judiciaires. Victime à la détermination remarquable, Shiori Ito applique son savoir-faire journalistique à son propre cas. Une manière de le faire avancer, mais aussi de survivre, de se donner de l’activité, du calme, alors que son monde tremble.

Elle retrouve le chauffeur de cette fameuse nuit, les images de vidéosurveillance du Sheraton – où on la voit sortir de la voiture à moitié consciente – et même le portier, une des séquences les plus touchantes du film lorsqu’il l’assure, à téléphone, son soutien et son témoignage au début du procès civil qu’elle devait engager.

Avant d’en arriver là, la jeune femme a connu bien des déceptions. Par exemple, un mandat d’arrêt est annulé par le chef de la police de Tokyo. Il faut dire que Noriyuki Yamaguchi, son violeur, est proche du Premier ministre japonais Shinzo Abe… Pire presque, son refus de garder le silence s’attire la désapprobation de la foule et des femmes qui n’hésitent pas à l’insulter.

En 2017, elle publie le livre « Black Box » – son cas est une « boîte noire » pour une administration judiciaire rétive – un texte qui parvient à faire entendre sa voix. Son film raconte toutes ses années de lutte, avec un rythme captivant, avec des passages intimistes ou émotionnels, entrecoupés d’enregistrements volés, d’images capturées avec son téléphone, de séquences du parlement japonais où éclata sa liaison… Le film prenant d’une héroïne #MeToo . ESB

Note: ***

•= haineux, °= à vos risques et périls, *= bon, **= intéressant, ***= excellent, ****= chef-d’œuvre

«Née Svetlana Staline»

Svetlana Staline en Suisse.

Une image fugace d’une femme descendant les escaliers. Extrait d’un film amateur, 16 mm., ou plus probablement Super 8. On ne le connaît pas, mais la voix off permet de l’identifier. Elle était la fille de Staline lorsqu’elle arriva en Suisse à la fin des années 1960. C’est ainsi que commence « Born Svetlana Staline ». Des années d’exil et d’asile politique, une histoire d’errance qui le mènera loin de Moscou, loin de la Russie et de son passé. Ce portrait de la fille unique de Staline est incroyablement unique. Un personnage, un contexte et des morceaux d’histoire émergent. Tout cela en creux, suivant le fil d’une sorte de fausse chronologie, dans un métrage qui procède par cassures, ellipses ou sauts.

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Il y a quelque chose de fascinant et de mystérieux à la fois dans cette série de fragments de vie. Comme si le sujet du film s’éloignait au fur et à mesure que l’on la découvrait et en apprenait davantage sur une femme restée dans l’ombre de l’Histoire et dont le destin devient de plus en plus fantomatique. Réalisé par Gabriel Tejedor, ce documentaire d’une rare subtilité vaut le détour. PGA

Note: ***

•= haineux, °= à vos risques et périls, *= bon, **= intéressant, ***= excellent, ****= chef-d’œuvre

“Le Panache”

La classe du « Panache », casting intelligent.

Passant de l’enfance à l’adolescence, arrivant dans une nouvelle école, Colin, 14 ans, panique. Il bégaie depuis son enfance et cela le rend complexe. Thème jamais traité au cinéma, le bégaiement devient prétexte à un récit initiatique de dépassement de soi qui utilise avec un certain brio des ingrédients qui ailleurs ont valeur de clichés. Jennifer Devolère, dont on avait déjà apprécié « Sage Man », réalisatrice de « Panache », sait trouver les bons raccourcis et surtout le bon ton pour raconter son histoire.

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Entre comédie et drame, humour et émotion, le film oscille sans effort entre les genres, porté par des interprètes qui n’en font jamais trop, dont José Garcia. L’ensemble des jeunes comédiens incarnant les étudiants est également très bien distribué. Un divertissement loin d’être stupide. PGA

Note: **

•= haineux, °= à vos risques et périls, *= bon, **= intéressant, ***= excellent, ****= chef-d’œuvre

Boris Senff travaille dans la section culturelle depuis 1995. Il écrit sur la musique, la photographie, le théâtre, le cinéma, la littérature, l’architecture et les beaux-arts.Plus d’informations@Sibernoff
Pascal Gavillet est journaliste à la section culturelle depuis 1992. Il s’occupe principalement du cinéma, mais il écrit également sur d’autres domaines. Surtout les sciences. A ce titre, il est également mathématicien.Plus d’informations@PascalGavillet

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