Elle ne l’a jamais crié haut et fort : Claudine Mercier est à la retraite. mais le sexagénaire a décidé de le quitter pour réaliser un rêve qui remonte à l’enfance.
Tout mélomane qui se respecte connaît, ne serait-ce que de réputation, la célèbre parodie musicale Ménopause. Le spectacle est un succès à Las Vegas depuis plus de 15 ans et a été vu dans 16 pays par des millions de personnes. Il s’installera ici à l’automne 2025 et sera en tournée au Québec en 2026. Claudine Mercier, qui était à la retraite, vient vivre cette belle aventure !
Elle est réapparue l’année dernière pour jouer dans Silence, on filme !. Avant cela, l’humoriste et comédienne avait vécu cinq ans dans l’ombre de la scène et des galas. “Ça faisait longtemps que je n’étais pas monté sur un tapis rouge !” s’exclame-t-elle. Cela ne lui manque pas. «J’ai pris ma retraite. J’ai quitté le showbiz. La vie est belle ! » Elle est revenue l’année dernière pour une pièce qu’elle voulait faire. Cette fois, elle revient pour relever un défi qui lui tient à cœur et dont elle a toujours rêvé : une comédie musicale. C’était « la » chose qui pouvait la ramener sur scène. « Quand la bande de l’Entourage m’a demandé de me parler d’une proposition, je pensais refuser car je n’avais le goût de rien. Mais quand on m’a dit que c’était pour une comédie musicale, j’ai changé d’avis, avoue-t-elle. Je pratique le théâtre musical depuis que je suis petite ! J’adorais ça en morceaux quand j’étais jeune. À l’université, j’avais un cours de chant où nous étudiions pas mal de comédies musicales. Au cours de ma vie, je suis allé plusieurs fois voir des comédies musicales à Toronto et à New York.
L’année prochaine, elle se retrouvera sur scène dans Ménopausela parodie musicale, sous la direction d’Alexis Pitkevicht, aux côtés de Guylaine Tanguay, Catherine Sénart et Geneviève Charest. Tous chanteront et danseront sur des pastiches de grands succès musicaux des années 1960, 1970 et 1980 avec pour thème cette période où les femmes vivent une grande transition. Les pertes de mémoire, les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les aléas de la vie sexuelle seront abordés avec humour, dans des peintures chantées. “Je pensais que j’étais trop vieille pour réaliser mon rêve, mais ce spectacle parle de la ménopause, c’est parfait !”, se réjouit-elle. Les répétitions ne débuteront qu’en août 2025, cela me laisse donc le temps de retrouver ma souplesse vocale et de me remettre en forme physique.
Insomniaque
Claudine connaît la ménopause ! «J’ai eu beaucoup d’insomnie pendant la ménopause. C’est ce qui a été le plus dur pour moi. Et avec le manque de sommeil est venue la perte de mémoire.
Cette terrible période n’est cependant pas liée à son retrait de la vie publique. « J’ai quand même fait cinq one-woman shows plus la tournée Juste pour rire… J’ai atterri dans la soixantaine, alors je me suis dit : ‘Le dernier show a eu moins de succès que les autres, c’est un signe.’ Je pense qu’il est temps pour moi de passer à autre chose. J’étais là.
Le plaisir de peindre et de chanter
À 63 ans, elle vit des jours paisibles avec son amoureux, Jean-Sébastien, à Saint-Bruno, entre détente, peinture et chant pour son plaisir personnel. « Je n’ai jamais dit officiellement que je prenais ma retraite car seuls les fous ne changent pas d’avis. Je ne voulais pas faire de moi une Dominique Michel », avoue-t-elle. Puis elle devient humble : « De toute façon, je n’ai pas la popularité pour me manifester dans les médias et déclarer : « Je prends ma retraite ». Je suis parti lentement. Je n’ai pas ressenti le besoin d’avertir tout le monde.
Lorsque Claudine Mercier a arrêté de travailler en 2018, elle s’est naturellement tournée vers autre chose sans pour autant manquer le monde de l’humour. « Durant les années de pandémie, je ne pensais plus du tout à mes spectacles. J’étais ailleurs. J’ai commencé à peindre et j’étais vraiment passionnée ! J’étais heureux quand je vendais des tableaux ! Cela m’a fasciné ! Que lui a apporté la peinture que l’humour ne lui a pas apporté ? « J’ai toujours aimé les arts visuels. Je peins depuis l’âge de 14 ans. J’ai même fait un DEC en arts visuels. A l’université, j’ai hésité entre ce domaine et le théâtre, j’ai été acceptée dans les deux programmes et j’ai choisi le théâtre. Mais c’est une passion qui m’accompagne depuis toujours. La peinture abstraite est très thérapeutique pour moi ! Je fais de l’art sans attendre de résultats. Il y a quelque chose de vraiment libérateur là-dedans !
Malheureusement, Claudine a dû arrêter de peindre. « Mon copain a des problèmes pulmonaires et, quand je le fais à la maison, ce n’est pas bon pour lui. J’ai dû arrêter. » Mais c’était une bénédiction déguisée, car alors qu’elle posait son pinceau, elle se mit à chanter. « J’aime ça, chanter ! Je chante tout le temps, chez moi, même si je n’ai pas de spectateurs. Et j’aime ça ! Cela vibre en moi. J’éprouve un grand plaisir à le faire ! elle admet. J’avais donc repris la chanson, pour m’amuser, lorsque l’offre pour la comédie musicale est arrivée. » Cette passion pour le chant l’a aussi toujours nourrie. «J’ai longtemps pris des cours de chant avec Monique Cardinal.» Ce dernier a travaillé avec une certaine Céline Dion.
Une victoire sur lui-même
Le comédien a toujours fait preuve d’une humilité excessive. Au printemps dernier, lors de sa visite à La vraie natureelle a confié qu’elle n’avait jamais pensé qu’elle était bonne. Et lorsque l’animateur Jean-Philippe Dion lui a montré un extrait d’un numéro prouvant qu’elle excellait en humour, elle a fondu en larmes. «C’est venu pour moi. J’étais coincé sur la dernière émission, où je me sentais moins bien, mais ça m’a fait réfléchir, et je me rends compte que j’ai quand même fait de bonnes affaires ! C’est avec la conviction qu’elle n’excellait pas dans son domaine, après un spectacle mal accueilli par la critique, qu’elle quitta la profession. « Recevoir de mauvaises critiques est quelque chose de spécial à vivre quand on est un artiste. C’est choquant.
Tout au long de sa carrière, elle a tenté de surmonter une grande gêne et un manque de confiance en elle. « J’ai toujours eu cette timidité extrême, depuis que je suis jeune. Je suis toujours le même ! En même temps, je me suis surpassé. Je me suis contenté de ce que j’avais comme défauts. Quand j’y regarde, avec le recul, je suis fier de ce que j’ai fait ! Même si mon dernier spectacle n’a pas été génial, j’en ai quand même fait quatre autres, et il y a eu plus de 800 000 spectateurs qui m’ont vu ! J’ai fait de grandes choses, j’ai fait rire le monde en masse, j’ai chanté… Quand je jouais à St-Denis, je signais des autographes pendant une heure et demie après ! J’ai gagné un Félix, trois Oliviers et un prix en Belgique. J’ai connu de belles fins de carrière !
Plus de 30 ans d’expérience dans le métier
L’année dernière, elle était dans le métier depuis 30 ans. « Ce n’est pas quelque chose auquel j’ai pensé. Je le prends comme il vient. Et si elle fait le point… « Rien n’arrive pour rien. Même le dernier spectacle, il n’existait pas pour rien… J’avais quelque chose à en tirer. Et en général, dans la vie, j’ai essayé d’avoir cette philosophie. Je dois apprendre là-dedans, cela me fera grandir et je sortirai de tout ça plus fort.
A 63 ans, comment le retraité officieux voit-il l’avenir ? “Je ne sais pas. Je prends les choses comme elles viennent, comme elles viennent. Je reste ouvert à tout. Pour l’instant, j’ai surtout hâte de chanter avec les trois autres filles du show et de faire des harmonies avec elles ! J’éprouve un grand plaisir à me dire : « On va faire ça et ça va être sympa ! » » Avec ce défi, elle coche une autre case de choses qu’elle souhaitait accomplir dans sa vie. « Il n’est jamais trop tard pour réaliser vos rêves. Fred Astaire était célèbre à 55 ans. Il est trop tard pour les regrets. “Mais si je n’avais pas été aussi gêné et coincé et que j’avais eu l’argent pour suivre des cours quand j’étais jeune, je pense que j’aurais eu une belle carrière à Broadway.”
Les parodies musicales Ménopause sera en exposition à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, à Montréal, du 7 au 12 novembre 2025 ainsi qu’à la Salle Albert-Rousseau, à Québec, les 19 et 20 novembre 2025. en tournée dans la province à partir de janvier 2026 (menopausespectacle.com).