Deux sœurs, deux destins. Bien qu’elles soient toutes deux pianistes, c’est Marguerite Long, née en 1874 à Nîmes, dont on se souvient aujourd’hui. L’académie de Nîmes profite du 150e anniversaire de sa naissance pour lui rendre hommage, ainsi qu’à sa sœur Claire. “Elle est l’aînée explique Sabine Terulon-Lardic, musicologue chercheuse à l’université Montpellier-3 et membre de l’Académie de Nîmes. Elle est recrutée en 1884, à l’École nationale de musique de Nîmes, récemment ouverte, qui lance la première classe féminine de jeunes pianistes. Il démissionne en 1898, lorsqu’il se marie.» Parmi ses élèves, sa sœur, Marguerite qui aura une carrière solo internationale. Admis au Conservatoire de Paris, le pianiste devient spécialiste de la musique française. Elle rencontre les compositeurs de l’époque, Fauré, Debussy et Ravel qui lui dédie son Concerto en sol. “Elle se sent comme une ambassadrice de cette musique, car lorsqu’elle sera vieille, elle enregistrera dans trois livres tout ce qu’elle a reçu de ces compositeurs..» Autre héritage, le concours de piano et violon Long-Thibaut qu’il crée en 1943 avec le violoniste Jacques Thibaud. Aujourd’hui, il met à l’honneur de jeunes artistes du monde entier.
Les femmes au centre de l’attention et d’un concert
A l’occasion de cet hommage, l’historienne Francine Cabane, vice-présidente de l’Académie de Nîmes, l’historienne de l’art Hélène Deronne et la musicologue Sabine Teulon-Lardic retraceront également le sort d’autres artistes, injustement reconnus. L’après-midi se terminera à 19h par un concert de la pianiste Célia Oneto-Bensaïd qui interprétera les œuvres des musiciens chers à Marguerite Long. De nombreux documents le concernant et ceux des archives départementales du Gard seront également exposés à l’étage inférieur du Carré d’art jusqu’au 23 novembre.